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Citation de Ninie067


Je me réveillai dans un lit à côté d’un type pas aussi beau que j’aurais pu l’espérer ou, en tout cas, pas assez pour supporter son haleine – sûrement proche de la mienne, celle des lendemains de cuite.

— Salut…

— Je… désolée, croassai-je. Les toilettes ?

Nue comme un ver, je suivis la direction qu’il m’indiquait aussi dignement que possible. J’attendis que la nausée passe et me promis de ne plus jamais boire autant. Promesse déjà faite deux semaines plus tôt, mais cette fois-ci j’allais m’y tenir.

Assise sur un carrelage qui aurait dû être plus blanc, devant un tas de linge sale aux airs de tour de Pise, j’accueillis une série de constatations brutales. Surtout vu mon mal de crâne.

D’abord, le goût dans ma bouche était exécrable, il me fallait régler ça. Ensuite, je me rappelai ce qui m’avait poussé à trop boire : un furieux besoin d’oublier que j’avais planté mon année aux Beaux-Arts dans les grandes largeurs et, comme si ça ne suffisait pas, que je me sentais nulle et seule.

À ce moment, j’aurais pu pleurer de dépit entre le bac à linge et le lavabo. Mais j’avais la glande lacrymale mesquine en général. Sinon, j’aurais pu rejouer une tragédie et refaire l’acte deux, scène trois : « Pourquoi moi ! Ô rage, ô désespoir », etc. Sauf que je m’étais doutée que j’allais rater mon année. Ce n’était pas plus simple à admettre, mais ce n’était pas non plus la surprise du jour.
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