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Citation de Couverure


Je passe la parole au tamis, certains termes tintent longtemps à mon oreille, certains champs lexicaux insistent. Je sonde ce qui me traverse, mes inconforts, un sentiment de quiétude, l'atmosphère, mon agacement lorsque cette dernière me semble cotonneuse ou illisible. Mon corps tout entier travaille à devenir capteur de la situation.

Et en cet instant, j'entends avec acuité les atténuateurs, les « un peu », les « légèrement», les « pas beaucoup», les « il y a pire», comme des brides prêtes à craquer tendues sur ses phrases. Je la vois recroquevillée sur le fauteuil, s'affaissant à chaque évocation de sa mère. Je me sens par moments aspirée par ses mots, par les propos et attitudes qu'elle me relate et qui me font bouillir, il me faut prendre le temps de respirer et de me décentrer, d'appréhender ce qui se passe. Elle parle et c'est très doux, comme une caresse presque paradoxale, quelque chose de contenu, de très calme, qui contraste avec mon émortion. Lydia en formation, disait souvent que nous percevons des choses que nos patients ne sentent pas encore.
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