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Bibliographie de Félix et M. Jarci   (1)Voir plus

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Lentement, le calme revenait. Le président attendait anxieusement qu'il fut total.
- Monsieur qui nous parlez, j'ai le droit de supposer, puisque nous vous entendons, que vous percevez également mes paroles ?
- Oui, fit la voix.
- Alors, Monsieur, au nom de la nation qui m'a choisi comme mandataire, au nom de toutes les nations ici représentées, qui cherchent en commun à créer une situation internationale plus fraternelle et meilleure, je vous somme de vous taire et de laisser la Conférence accomplir son oeuvre.
- Monsieur le Président, reprit la voix, son oeuvre est condamnée à un retentissant échec. Vous le savez, comme le savent ceux qui vous écoutent. Je connais des faits que vous ignorez : des intérêts mesquins sont déjà ligués contre le but que vous espérez atteindre; des hommes ont décidé à l'avance que vous vous heurteriez à des impossibilités. Cette conférence comme tant d'autres, ne représentera qu'un échange de discours et de grands mots. Monsieur le Président, moi, moi seul et sans aucun concours, je me charge de changer cela !
Un tumulte effroyable remplit à nouveau la salle.
Debout, gesticulants et, pour la plupart, furieux, les délégués des nations faisaient un brouhaha intense, se mêlant au claquement de quelques pupitres.
Le président essayait vainement de se faire entendre.
Les huissiers qui avaient parcouru le palais en tout sens revenaient sans avoir rien découvert.
- Mais on nous parle par le haut-parleur, cria quelqu'un, démolissez les hauts-parleurs, il y a moyen de les détruire, j'imagine.
- Je m'y oppose, dit le président.
Et comme las à la fin de vociférer et de gesticuler, les assistants semblaient disposés à l'écouter :
- Je m'y oppose parce que les hauts-parleurs sont nécessaires pour que vous entendiez nettement toutes les paroles de celui d'entre vous qui prononce un discours. Parce que nos discours doivent être écoutés par ceux chargés de les transmettre au monde entier. Parce qu'il est lâche de les détruire sans savoir le mobile de toute cette manifestation !
- Le mobile ? reprit la voix. Vous allez le savoir, tous. Un homme, un seul homme veut de toutes ses forces la Paix du monde. Cette Paix, il a les moyens de l'imposer. Vous serez obligés de l'accepter. Dès à présent, la conférence est prisonnière. personne ne peut plus sortir du palais. Ceux qui essayeront de s'échapper seront électrocutés. Un faisceau d'ondes mortelles l'encercle. Les sifflements lugubres que vous percevez signalent leur présence.
Un silence, puis ce fut une ruée vers la sortie.
Deux téméraires s'élancèrent dans le parc, franchirent le premier cordon de police, mais quand ils arrivèrent au centre de la zone des ondes télectriques doubles, il y eut un long cri d'horreur. Ils avaient roulés à terre, électrocutés. Ceux qui restaient sur le perron revinrent à l'intérieur. (...)
- Maintenant, reprit la voix, Monsieur le Président, écoutez-moi : Je ne suis pas un hâbleur, ni un plaisantin, ni un fou. Je suis un homme de science, et je mets au service de la Paix toutes les possibilités qui sont en mon pouvoir. Voulez-vous donner l'ordre à vos sténographes de relever ce que seront mes conditions de Paix ? Sitôt que tous les mandataires auront signé ce que je leur ordonne, ils seront libres...
Quelqu'un dans le silence éclata de rire.
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Réfléchir dans le calme était pour lui un repos. Il pouvait se l'accorder après un dur effort fourni, son poste d'émission d'ondes déflagrantes marchant à merveille.
Sa première mise de fonds était épuisée. Il avait des amis. Il pouvait, par son intervention, acquérir de nouveaux capitaux. Le moyen qu'il envisageait était-il honnête ? Il ne pensait pas qu'il le fut. Il fallait acheter à bas prix des actions d'usines fabriquant le verre, puis démolir systématiquement, en quelques heures, une quantité considérable de vitres et de vitrines. Les actions monteraient aussitôt. En les rejetant sur le marché, le tour serait joué.
Comment trouver d'ailleurs une autre combinaison ? S'adresser en haut lieu, c'était à coup sûr être pris pour un fou, ou peut-être traduit devant les tribunaux pour escroquerie et chantage.
Un groupement financier donnerait aussitôt l'éveil à tous ceux que la nouvelle force électrique gênerait. A quoi bon maintenant les canons, les munitions, les produits chimiques de guerre ? Ces industries étaient vouées à la faillite prochaine. Toute la légion d'hommes qui profite de l'idée de guerre allait être ruinée. Or, une catégorie spéciale a tout intérêt à voir déclenchées de formidables destructions. Certains prétendent que la guerre est leur stimulant, et, parfois, celui des gouvernements, aussi efficaces que ceux qu'administre à un malade déprimé le médecin qui le soigne.
En temps de paix, le peuple amassse son argent, le verse à l'Etat, au compte-gouttes. En temps de guerre, pour défendre sa bicoque et son lopin de terre, il donne sans compter, ou on lui prend ce qu'il possède par de nombreux moyens.
La guerre, par le chaos qu'elle apporte dans tous les domaines, par la crainte qu'elle fait naître des inflations, favorise tous ceux qui, dans un Etat, fabriquent ou revendent. Les forces vives sont régénérées, les appétits assouvis. Qu'importe si dans un avenir immédiat, ces appétits dépassent à nouveau la mesure qui leur est imposée ? Qu'importe si le résultat atteint est peu durable ? Qu'importe si ensuite les peuples doivent suer pour payer ?
Philippe sent que son but, ce but qui est devenu toute son espérance, se heurtera à toutes les puissances de l'Univers : aux dirigeants comme aux simples citoyens. Combien ne permettront que la Paix, cette Paix, seul bonheur enviable pour les hommes, soit enfin instaurée dans le monde ? Ils se dresseront contre l'homme qui prétend changer l'état des choses, et contre un idéal qui n'est pas le leur.
La Paix, le destin l'a désigné, lui, Philippe Hersant, pour être le créateur de la Paix ! Va-t-il s'arrêter pour des considérations d'importance secondaire ? Non, cent fois non !
Une révolution ne se fait pas sans pleurs, sans cris d'angoisse, sans victimes.
La Révolution de la Paix aura les siennes. Qu'elles soient peu nombreuses, c'est le voeu le plus cher que formule Philippe, devant le pas décisif qu'il va tenter.
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- Tout-à-l'heure, tu m'accusais d'être inhumain, de préparer froidement la mort de milliers d'êtres. J'ai un but bien différent. Je ne veux réaliser, voire exploiter mon invention, crois-le bien, ma redoutable découverte, que dans le but d'assurer aux hommes la paix, la sécurité, la prospérité.
- Tu te moques de moi ?
- Nullement. Pour te faire mieux comprendre ma pensée, je vais me servir d'une théorie allemande, ou anglaise, peu importe ! "Il n'y aura de paix sur la Terre que lorsque les moyens d'attaque et de défense seront entre les mains d'un seul homme". Cela veut dire que le jour où un homme seul pourra établir sa domination et posséder, sans le secours de quiconque, le moyen d'exterminer ses semblables, il sera le Maître de l'Univers sans contestation possible. Il anéantira tout simplement ceux qui voudront guerroyer, ou semer la destruction. C'est la Paix Obligatoire.
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