Ce désir d'absolu ne m'éloigne pourtant pas de la réalité : j'adore l'ordinaire, le ronron, la routine, pourvu que l'on y mette une dose de poésie. Lui, il a tout compris.
A son art de s'adresser à moi en voyageant du 《Vous》 au 《Tu》, de m'écrire, de me surprendre, de me faire rire, de faire monter le désir puis redescendre et monter encore. A sa façon de me parler de tout, de rien, d'une fleur qui s'ouvre un peu plus chaque jour. A sa manière de me séduire, de s'en défendre ensuite, à ses élans et à ses retenues, à son habilité à passer du futile à l'important, d'entretenir la joie en résistance au chaos. Et surtout, à ses étreintes qu'il m'écrit quand j'ai la faiblesse de lui confier ma tristesse, je sais.
Je sais qu'il est comme moi.
Je sais surtout qu'il l'était déjà.