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Citations de Flavie Flament (105)


Non, je ne suis pas folle. Je suis juste complètement déréglée. Il compare mon système émotionnel à un tableau électrique dont on aurait modifié les connexions. Les épreuves de ma vie m’auraient « câblée » de telle sorte que parfois, ça disjoncte, ça saute, ça pète… 
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Hyptonisée par le gouffre, le coeur battant d'un mélange d'excitation et d'effroi, je me suis risquée à faire un pas de plus. Alors que j'avais la pointe des pieds au dessus du précipice, jai ouvert les bras et un sanglot soudain est monté du tréfonds. J'ai cligné des yeux pour m'habituer à l'obscurité, à mesure que les larmes roulaient sur mes joues."
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Ce désir d'absolu ne m'éloigne pourtant pas de la réalité : j'adore l'ordinaire, le ronron, la routine, pourvu que l'on y mette une dose de poésie. Lui, il a tout compris.
A son art de s'adresser à moi en voyageant du 《Vous》 au 《Tu》, de m'écrire, de me surprendre, de me faire rire, de faire monter le désir puis redescendre et monter encore. A sa façon de me parler de tout, de rien, d'une fleur qui s'ouvre un peu plus chaque jour. A sa manière de me séduire, de s'en défendre ensuite, à ses élans et à ses retenues, à son habilité à passer du futile à l'important, d'entretenir la joie en résistance au chaos. Et surtout, à ses étreintes qu'il m'écrit quand j'ai la faiblesse de lui confier ma tristesse, je sais.
Je sais qu'il est comme moi.
Je sais surtout qu'il l'était déjà.
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Poupette allait crevée. Comme un petit déchet dont personne n'a que faire.
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13h15.
Poupette entend l'alarme de sa montre : son cœur bondit. Elle se lève en hâte. Essuie le sable sur ses cuisses et réajuste son tee-shirt. Discipline ses longs cheveux en bataille. Et rentre en courant.
Il ne faut pas être en retard.
À 14 heures, elle a viol.
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Il n'y a qu'une chose qu'on ne peut faire seul dans la vie : c'est étreindre.
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La consolation est une déclaration de paix intérieure aux allures de grenade dégoupillée.
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Que ceux qui dorment tranquilles sur l'oreiller de mon silence poli depuis tant d'années comprennent leur méprise : la petite fille que j'étais a toujours crié au fond de moi, et n'a jamais douté de la cause de son indignation.
Le silence a cette vertu de paraître éternel. Mais tant qu'on est vivant, on peut le briser.
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13h15.
Poupette entend l'alarme de sa montre : Son cœur bondit. Elle se lève en hâte. Essuie le sable sur ses cuisses et réajuste son tee-shirt. Discipline ses longs cheveux en bataille. Et rentre en courant.
Il ne faut pas être en retard.

A 14 heures, elle a viol.
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Page 212 :
L'adolescence est le terrain des orgueils que les épreuves n'ont pas condamnés.
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Page 17 :
Faire du mal à un enfant, c'est faire du mal au monde de demain.
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Elle sait qu'elle est jolie. On ne le lui dit jamais. Elle est bien dressée : moins on lui parle et plus on la maltraite, plus elle est assurée de son pouvoir de séduction.
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« GDB » revient de plus en plus souvent quand il s’agit de l’interpeller : « Gras Du Bide ». Car le poids de Poupette est devenu l’obsession de maman et c’est désormais une affaire familiale. La preuve : papa lui répète régulièrement qu’elle a « pris du cul » quand elle est trop moulée dans son 34.
Pour « conserver ses acquis », c’est-à-dire une silhouette adolescente acceptable, Poupette est soumise à un régime drastique, avec pesée tous les matins. Le pamplemousse est devenu un aliment central. Saupoudré de Canderel, il tient lieu de dîner quand la tablée se régale de steak haché-pâtes. Pour les autres repas, les calories sont comptées. Même les jours de fête au restaurant, comme à l’anniversaire de papy, où, en larmes, elle a été sommée d’aller dans la voiture au moment du dessert pour ne pas craquer.
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Un enfant, ça cause beaucoup de soucis, ça ruine des ventres et des carrières, ça empêche les parents de s’épanouir, les mamans d’avoir une vie, ça déçoit, la plupart du temps, mais ça peut servir aussi. Et c’est ça qui est pratique avec eux. On peut leur gueuler dessus à la maison, les humilier, jamais ils ne contrediront les parents en public, trop soucieux des représailles mais, surtout, trop heureux de s’entendre dire quelques douceurs pour endormir la galerie.
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Mon cœur, il y a très longtemps, s'est pris un obus. En moins, il y a comme un abîme. Depuis toujours, je marche sur les bords de cratère et j'ai peur d'y tomber.
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À tous ces enfants réduis au silence, à qui la mémoire et la parole sont revenues trop tard. À tous ces enfants qu'il est encore temps de consoler.

Je flairais qu'une part de moi-même était restée tout au fond, en danger, et je n'aurais supporter de m'être une fois de plus tourné le dos. Il en allait de ma vie.

Ma tête est partie en arrière, mes mains ont tenté de se retenir à une prise imaginaire, puis anéantie, j'ai rendu les armes : j'ai laissé mon corps tomber. Dans le vide. Dans le noir. Dans le grand trou de mon âme, dans la cicatrice de l'obus qui m'avait perforée.

Je m'appelle Flavie, j'ai quarante-deux ans. Beaucoup pensent me connaître mais jusqu'à hier encore, j'ignorais moi-même qui j'étais. J'étais Poupette. Personne ne l'a aidée. Même pas moi.

Ce que je venais de vivre, cette onde de choc émotionnelle, cette conviction que ma mort était imminente, cet anéantissement total de toutes les fonctions, était la plus effroyable sensation qu'il m'avait été donné d'éprouver. J'ai prié le ciel pour que cela ne se reproduise plus jamais. Il ne m'a pas entendue. Ce n'était que le début.

Cette terreur est irrationnelle. Elle vient de trop loin pour que je puise la saisir. Je deviens folle, j'en suis sûre. Et j'ai peur d'avoir peur ; double peine. Cercle infernal.

Mais brusquement, une pulsion irrépressible me dicte de rester là, au fond de la baignoire, de ne surtout pas remonter, de cesser de respirer, de laisser mon cadavre refaire surface quand tout sera fini.

La mort rôde, je la sens.

J'ai toujours su. Toujours su que quelque chose n'allait pas. Depuis des années, je m'arrange, je me plie. Je cohabite avec un chagrin dont l'origine m'échappe. La tristesse enserre depuis si longtemps mon âme qu'elle me semble familière, et inhérente à l'existence. J'écoute les heureux mais je ne les comprends pas. Je ne les envie pas non plus car je ne pense pas qu'un coeur puisse être autrement que le mien : à vif, donc vivant.

La brûlure est le signe qu'on existe. Je me dis que chacun compose avec sa douleur et que la force réside dans cette faculté ou non à résister. Chaque jour est une lutte. En bon petit soldat, je m'emploie à la mener.

Je me surprends alors à désirer la mort pour faire cesser les hurlements de mon âme et de mon corps, même si je dois quand même concerner une petite lueur d'espoir, car à la mort, lorsque j'y songe je préfère le coma. Je voudrais sombrer et ne me réveiller que des semaines, des mois ou des années plus tard, mais guérie.

Un rugissement rauque et sauvage. Il a joui. Il a crié. Comme un conquérant. Elle n'a rien dit. Comme une morte.

Il y a, au fond du regard qui me fixe, une résignation qui me glace : les larmes sont inutiles. Il ne reste plus rien à pleurer.

Que ceux qui dorment tranquille sur l'oreiller de mon silence poli depuis tant d'années comprennent leur méprise : Poupette a toujours crié au fond de moi, et n'a jamais douté de la cause de son indignation. Le silence à cette vertu de paraître éternel. Mais tant qu'on et vivant, on peut le briser.
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Il y a souvent plus de choses naufragées au fond d'une âme qu'au fond de la mer.

Victor Hugo
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La consolation est une déclaration de paix intérieure aux allures de grenade dégoupillée.Je la tenais dans mes mains depuis de longs mois et je savais qu'elle exploserait sitôt que je l'aurai lancée, entraînant des dommages collatéraux indélébiles.
C'était le prix à payer pour ma liberté.
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L'étreinte est une conversation. Une langue au vocabulaire silencieux, qui ne souffre pas les frontières.
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Page 34 :
Maman a dit : "Reste sage, attends là, on en a pour quelques minutes.'' Ca fait combien, quelques minutes ? Poupette n'a que cinq ans. Elle lève ses petits doigts : un, deux, trois, quatre, cinq... Elle sait compter jusqu'à quinze, mais pas jusqu'à "quelques". C'est long, "quelques".
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