Dans le train qui nous emmenait à Vladivostok, on s'est retrouvé. Anton et moi, près d'un jeune homme, plutôt mignon, mais qui avait un air complètement ahuri. Sûr qu'il se demandait pourquoi, lui, bon et fidèle communiste, avait atterri dans ce convoi! Nous, ça faisait longtemps qu'on ne se posait plus la question mais ça, on ne pouvait pas le dire. Notre nom de famille, on le portait comme un châtiment, une chaîne, une honte et pourtant, chacun le sait bien, nous n'étions pas responsables des choix de nos parents!