Or, dans les études sur les journalistes et leurs activités, le registre émotionnel est à la fois très présent et très absent des problématiques de recherche. Très présent en ce sens que l’existence d’émotions dans les pratiques professionnelles de construction de l’information est à la racine de l’antienne des interrogations, celle du rapport entre l’objectivité et la subjectivité. Si subjectivité il y a dans le travail journalistique, c’est bien parce qu’il est fait par des individus ressentant et agissant.
D'un même mouvement, ce qui est ressenti par l'individu vient donner du sens à ce qui est vu et est transformé en acte d'information.
Dans les mots des journalistes, l'adrénaline est ici présentée comme nécessaire, comme un bon stimulant, un élément évident lié à la prise de risque en direct ou aux situations dangereuses auxquelles les journalistes font face. Le mot est un peu valise pour raconter son stress, pour montrer son implication, sa concentration, son envie de bien faire.
La démarche est compréhensive, et portée sur la diversité des significations des discours et de l'expression des rapports émotionnels qui se jouent pour l'individu dans l'explication du sens qu'il donne à ses ressentis, à ses attachements. Cette dimension est essentielle à l'approche adoptée.