Floria Bowyer

Il n’y avait rien à lui reprocher. Il s’était montré honnête, facile à vivre et extrêmement généreux. Elle n’avait qu’à s’en prendre à elle-même, à son incapacité à contrôler ses émotions.

Il ne fallait pas commencer, il ne fallait pas flirter sur le balcon de l’hôtel et surtout pas accepter cette semaine de bateau.

On disait qu’autrefois les étoiles arpentaient la Terre, une aura blanche et pure autour d’elles, et lorsque leurs rayons lumineux se confondaient, ils engendraient des mirages étincelants. Mais le Soleil, l’astre le plus puissant du ciel, était jaloux, car s’il pouvait créer des ombres trompeuses ou provoquer des phénomènes mystérieux dans l’atmosphère, il lui était cependant impossible d’errer parmi les arbres et de nager dans les mers écumeuses, sous peine de tout irradier sur son passage et de faire évaporer les eaux.

En vérité, ces régions étaient sauvages et nul ne s’aventurait par ici s’il pouvait l’éviter. Car enfin la jungle était traîtresse et peuplée de créatures agressives, et elle dissimulait parfois de son feuillage épais les étoiles et le Soleil par lesquels on pouvait se guider, et il arrivait qu’une brume impénétrable se lève soudainement, qui faussait les perceptions et transformait la sylve en un labyrinthe menaçant.

...car la vie qui foisonnait sur ces pentes était bien trop précieuse et trop belle. Et des torrents d’eau pure et fraîche dévalaient maintenant ses flancs, et les bêtes étaient venues peupler sa jungle, alléchées par les fruits sucrés et juteux.

Il n’y avait pas là les richesses qu’elle avait imaginées, mais seulement la souffrance et la mort, les vestiges d’une forêt étouffée par les cendres de son volcan et les fleuves de lave destructeurs.

Des gens doivent vivre en ce lieu, où les rivières sont du métal fondu, et ils façonnent des objets plus durs et plus brillants que le fer… Il y a, à n’en pas douter, un trésor colossal là-bas !