On était loin, au Moyen-Âge, de l'idée victorienne selon laquelle les femmes n'aimaient pas le sexe. Physiologiquement, hommes et femmes étaient considérés comme des égaux sexuels ; en fait, comme dans les vers de Guillaume IX, les femmes passaient même pour éprouver des sensations sexuelles plus puissantes que les hommes. Dans les fabliaux et les écrits satiriques des moralistes médiévaux, elles étaient dépeintes comme lascives et insatiables.
Au XIIIème siècle, Mathieu de Boulogne, l'auteur des Lamentations Matheoluli (les lamentations de Mathieu) déplorait que sa femmes lui réclamât avec énergie ses droits conjugaux : "si je ne les lui donne pas parce que je n'ai plus mon ancienne vigueur, elle me tire les cheveux."
Au XIIIème encore, dans l'extrait d'un commentaire sur Aristote qui circulait largement sous le titre Des secrets des femmes, le lettré allemand Albert le Grand posait cette question : "le plaisir dans le rapport sexuel est-il plus grand chez les hommes que chez les femmes ?" La réponse était non.