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Citation de Patlancien


Je pleure lorsque je vais annoncer la nouvelle à mon père, je ne sais pas si c'est la dernière fois que je vais le voir, si je le reverrai, s'il vivra ses derniers jours en déplorant le fait de ne pas m'avoir à ses côtés et si je ne risque pas de regretter la rupture géographique avec cet homme que j'aime. Je reste digne devant lui, qui m'accompagne jusqu'à ma voiture, je vois ses yeux bleus, je l'aime, je me sépare de lui. Grand seigneur toujours respectueux de ma liberté il me dit : c'est ta vie, vas-y. Et je sanglote en conduisant la voiture quand il ne peut plus me voir. Non seulement j'y vais mais un nouveau bonheur m'attend. En arrivant à Malabo après les tangages incertains de l'avionnette affrétée pour l'occasion depuis Douala, après la jungle vue du haut et ainsi transformée en un ensemble pacifique de brocolis annonciateurs, après la vue du petit volcan enveloppé de romantiques nuées, je retrouve une touffeur qui me serre dans ses bras, la chaleur poussée à son plus haut point d'humidité s'enroulant amoureusement en une caresse palpable, mélangée à une odeur de fruits, de parfums inconnus, de pourriture terrestre, la pourriture de la vie, l'humus du commencement, la moiteur du désir, l'alanguissement qui nous saisit à vivre sous ces climats délétères.
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