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Citation de coco4649


L’Ombre
À André Rousseaux


Extrait 3

Un air d'accordéon s'achevait en hoquet.
On décrochait, l'une après l'autre, les lumières
Et le passant, à qui je demandais du feu,
Me tendait un cigare éteint.
Où me portaient mes pas, c'était la même histoire.
J'allais toujours vers les sifflets des trains,
Sur un grand boulevard trouble et peuplé de fantômes.

Là, j’attendais je ne sais qui, je ne sais quoi...
Mais les trains passaient en hurlant,
Et cette attente avait l'air d'un départ.
Tu es venue pour t'en aller.
Je t'ai pourtant conduite en ces lieux désolés
Et tu m'as dit : « Quoi que tu fasses,
C'est moi, dorénavant, que tu verras parmi tous ces fantômes.
      Tu me sentiras près de toi,
      Tu penseras que je suis morte
      Et jamais tu ne m'oublieras. »
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