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Citation de coco4649


I



extrait 2

     Fernande n'aimait pas ce quartier où, depuis qu'elle avait quitté Montmartre et Jésus-la-Caille, son nouvel amant vivait avec elle. C'est lui qu'elle allait rejoindre tout à l'heure dans un débit de la rue de l'Orillon et elle y était faite comme à une habitude que rien ne dérangera plus.

     Cependant, la nuit tombait. Des filles se mêlaient aux ouvriers, aux ouvrières, aux ivrognes et à de tout jeunes garnements qui marchaient, par quatre ou cinq, en tétant leurs cigarettes. Du métro s'échappait un flot lourd d'employés. Il débordait par nappes et l'on pouvait voir, à la même minute, le même et fiévreux inconnu pousser la porte carillonnante d'une épicerie, tourner un coin de rue ou passer, vivement dans la lumière des becs de gaz… Les étages s'éclairaient tristement. Le ciel restait noir et quand Fernande arrivait à la table où Pépé attendait en lisant un journal de sport, elle avait dans la tête cent images confuses.
     — Ça ne va pas ? demandait Pépé… Allons… prends ton glass avant qu'on se barre…
     — On a bien le temps ! songeait Fernande.
     Mais Pépé l'arrachait à sa rêverie et, sûr de lui, annonçait qu'après « la croûte », il payait le « Ciné » à la môme ou le Caf'Conc', à son goût.
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