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EAN : 9782253026334
252 pages
Le Livre de Poche (01/07/1999)
3.45/5   50 notes
Résumé :
Comme le dit Katherine Mansfield, Francis Carco (1886-1958) est " l'écrivain des bas-fonds ".
" Les rues obscures, les bars retentissants des appels des sirènes, les navires en partance et les feux dans la nuit " hantent son univers. Dans le Paris des mauvais garçons et des filles de joie, il partage la vie de bohème d'Apollinaire, Max Jacob, Modigliani ou Pierre Mac Orlan. C'est tout le pittoresque de ce monde interlope, dont Renoir, Duvivier et Carné se son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
La Caille file un mauvais coton, Bambou son mignon s'est fait pincer.
Fernande qui a le béguin pour le petit Jésus gigolo en fait son affaire
ce qui ne plaît pas trop à Dominique le Corse ni à Pépé la vache...
Francis Carco nous plonge dans le Paris interlope de la Belle époque
dans les quartiers chauds de Pigalle, Blanche et Montmartre.
Il décrit l'ambiance dans les bars de la rue Lépic où l'on joue aux dominos, on sert de l'absinthe à des gueules d'atmosphère comme Albert le tondu, Pépé la vache
et où les truqueurs Olga, Tititne et Gueule d'amour se racontent leurs béguins pendant que la Rembourrée et Fesses de rat remuent leurs popotins.
La puce, lui, chantonne Femme d'apache et Frisson d'amour à des
gigolos, gâcheuses, souteneurs, invertis, tatas, qu'on appelle maintenant les Jésus.
Tous en pince pour Fernande, une môme qui a des yeux de biche.
Surtout Pépé la vache... quand ils pensent à Fernande...
L'histoire un peu décousue vaut le coup d'oeil pour les scènes folklo
où l'argot parigot et l'encre de Carco coulent à flot.
Comme le film Casque d'or de Jacques Becker, le roman a pris quelques belles rides.
Jésus la Caille, un livre très très canaille .
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J'ai lu Carco à Nouméa. Peu d'auteurs néo-calédoniens sont passés à la postérité nationale. Je lui devais bien ça. Même s'il est resté peu de temps en Nouvelle-Calédonie, son père fonctionnaire ayant été muté en Métropole lorsqu'il était encore enfant. On peut lire dans Wikipédia que Francis Carco a été très choqué dans son enfance nouméenne de voir les bagnards enchaînés marchant vers leur destination finale. Pas très difficile de faire le lien avec son roman « Jésus la Caille ». Histoire de malfrats dans le Paris début de siècle. On y suit quelques personnages, truands, prostituées… dont la vie est surtout constituée de rapines, règlements de compte, sur fond parfois de liaisons amoureuses contrariées et assez hasardeuses. Entre Clichy, Pigalle, Montmartre et autre lieux célèbres en ce début de siècle pour toute cette mythologie des rues. C'était surtout une lecture de curiosité. Il ne m'en reste que de vagues relents. A relire peut-être ! En revanche, le bagne de l'île Nou qui a longtemps hanté la mémoire de l'auteur ne m'est pas non plus resté indifférent, même si les cellules s'étaient depuis fort longtemps vidées de leurs occupants.
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Comme tous les livres celui-ci est constitué de voyelles et de consonnes ( Lapalissade ) . Mais les voyelles sont aussi , ce qui est moins su , les compagnes des voyous ( le voyou et sa voyelle ) et c'est en partie de ce monde là que cause Carco .
Il parle aussi des " qu'on sonne " ( de ceux qu'on sonne ) c'est à dire de ceux que les lardus appellent à la rescousse pour avoir des renseignements , autrement dit des indics , des donneurs , des balances , des " bourriques " .
Car dans ce milieu des filles et de leurs " hommes " , des tapins et de leurs jules , des putes et des macs , il y a aussi ceux qui parlent aux condés , qui renseignent et l'on sait qu'il n'y a pas de police efficace sans indics .
Il arrive que des proxénètes pour rester en liberté , ne pas tomber , collaborent en douce , et c'est un des ressorts de ce livre .

Carco qui connait le fond des bas-fonds , le monde de la pègre , nous cause donc avec son talent habituel des morues et des marlous . Nous sommes loin ici de Saint John Perse ou de Teilhard de Chardin , mais dans l'univers des tapins et de leurs " protecteurs " .

Les donneurs , par mépris , sont souvent traités de donneuses , comme si cette féminisation ajoutait à l'insulte ; mais dans le milieu , seuls comptent les " Hommes " , les gonzesses , valant pas cher , principalement bonnes gagneuses ou pas .

Vous voila prévenus , si vous êtes de bons chrétiens , ce livre n'est pas pour vous , ne le lisez pas , vous risqueriez , par contamination de vous retrouver aux enfers .

Les personnages sont hauts en couleur , y a la Fernande :
" Elle avait la taille faite au tour / les hanches pleines / Et chassait l'mâle aux alentours / De la Mad'leine . " Qu'est pas une débutante . Y a la Bertha , pas la grosse Bertha , vu qu'elle est canon . Y a Le corse , un dur qu'ira au dur car donné par José la vache . Et y a Jésus-la-caille , qu'est pas le fils né dans la crèche mais un mac d'opérette , un peu à voile et à vapeur , une gueule d'amour un brin tapette . Toute une faune donc , pas très fréquentable , qui gravite autour d'un ancestral métier .
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Francis Carco nous décrit un Montmartre vers 1910 , que l'on ne connait pas . Gigolos , "tantes" ( on disait comme ça ) , prostituées , proxénètes, un monde glauque dans la fumée des bars ou l'absinthe coule et les règlements de comptes sont fréquents ...L'argot est le langage de tout ce monde ..
Même si l'ambiance " Titi" , est bien décrite , tout cela à très mal vieillit ...
Lecture intéressante quand même surtout grâce aux descriptions , on peut s'y plonger pour découvrir une autre époque ..
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En plein Montmartre d'une époque cabaret, un peu folle. On y est. Carco le fait sentir, et on l'entend, Carco tient son langage.
Par contre, le livre aurait dû s'appeler La Fernande, puisqu'à mes yeux c'est elle le personnage central, celui dont on le plus à l'intérieur et qu'on suit le plus.
Mais Jésus-la-Caille fai.sai.t sans doute plus vendeur.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
I



extrait 2

     Fernande n'aimait pas ce quartier où, depuis qu'elle avait quitté Montmartre et Jésus-la-Caille, son nouvel amant vivait avec elle. C'est lui qu'elle allait rejoindre tout à l'heure dans un débit de la rue de l'Orillon et elle y était faite comme à une habitude que rien ne dérangera plus.

     Cependant, la nuit tombait. Des filles se mêlaient aux ouvriers, aux ouvrières, aux ivrognes et à de tout jeunes garnements qui marchaient, par quatre ou cinq, en tétant leurs cigarettes. Du métro s'échappait un flot lourd d'employés. Il débordait par nappes et l'on pouvait voir, à la même minute, le même et fiévreux inconnu pousser la porte carillonnante d'une épicerie, tourner un coin de rue ou passer, vivement dans la lumière des becs de gaz… Les étages s'éclairaient tristement. Le ciel restait noir et quand Fernande arrivait à la table où Pépé attendait en lisant un journal de sport, elle avait dans la tête cent images confuses.
     — Ça ne va pas ? demandait Pépé… Allons… prends ton glass avant qu'on se barre…
     — On a bien le temps ! songeait Fernande.
     Mais Pépé l'arrachait à sa rêverie et, sûr de lui, annonçait qu'après « la croûte », il payait le « Ciné » à la môme ou le Caf'Conc', à son goût.
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I



extrait 1

     Fernande rentrait et, déjà, les petites pluies de septembre mouillant les trottoirs, le boulevard de Belleville s'animait d'un mouvement sans hâte qui la portait. elle marchait avec la foule du soir, du même pas, avec les voitures qui roulaient, les trams, les rares camions et il lui semblait qu'ils n'étaient pas seuls à se disperser dans la clameur de la rue. Son regard entraînait à leur suite des immeubles blanchâtres… Fernande voyait une façade presser l'autre. Les plus hautes semblaient se renverser sur le ciel et les lettres jaunes d'un balcon dansaient et s'écartaient. Des fenêtres ouvertes laissaient deviner des intérieurs. Des garnis, de petits hôtels à deux étages, des boutiques se succédaient et, de loin en loin, les bars pleins de musique, étincelants et mornes, captivaient la fille comme de beaux navires qui s'éloignent.
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Il était de ceux dont les femmes ne doivent attendre que mensonge et découragement. Il était trop femme pour une femme et cette certitude attendrissait Fernande. Elle ne s’avouait pas qu’elle l’aimait déjà jusqu’à la dépravation de chercher en lui l’amie dont elle ignorait les baisers et les confidences. Il serait l’amie que les hommes n’ont pas su comprendre. Il serait cet équivoque délicieux et tentateur, cette gosseline, cette poupée vicieuse et sentimentale qui repose d’un amant autoritaire et qui se prête à tous les jeux.
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Titine s'approcha de Jésus-la-Caille et lui prit la main.
- Ah ! J'ai le cafard, avouait ce dernier, et il expliquait : Bien sûr que j'me fous d'elle... Pourtant c'est d'elle que j'ai mal. Vois-tu, Titine, je peux même pas dire que je l'aime. C'est pas vrai. J'aime personne et c'est de ça surtout que le noir me vient. Personne... Personne.... Bambou ! J'y pense encore et, quelquefois, ça me guérit... puis je me dégoûte 'avec Fernande... Oh ! Je me dégoûte et je ne sais plus ce que je veux.
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Dans les boîtes de nuit, c’est curieux, on ne lui donnait pas de surnom : elle était douce. Il y a des hommes qui aiment les femmes de cette sorte. Cependant, elle se serait vite attachée et elle n’était peut-être pas fâchée, au fond, d’appartenir au Corse qui, lui, au moins, la défendait. Combien se laissent prendre aux façons de jolis garçons : combien aussi s’en repentent !
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Video de Francis Carco (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Francis Carco
Arthur Rimbaud, poète maudit par Francis Carco (1951 / France Culture). Illustration : Henri Fantin-Latour, "Un coin de table", 1872 (détail : Paul Verlaine et Arthur Rimbaud). "Jean-Arthur Rimbaud, poète maudit" : une émission de Francis Carco. Diffusion sur France Culture le 1, 8 et 15 mars 1951, et le 3, 5, 12, 19 et 26 avril 1951. Par Francis Carco. Lectures de Jacqueline Morane, Jean Topart, Yvonne Schaeffer, Lucien Paris, Paul Morin, Hubert Prélier et Claude Romain. Réalisation : Albert Riera. Musique : Henry Barraud. Arthur Rimbaud est un poète français, né le 20 octobre 1854 à Charleville et mort le 10 novembre 1891 à Marseille. Bien que brève, son œuvre poétique est caractérisée par une prodigieuse densité thématique et stylistique, faisant de lui une des figures majeures de la littérature française. Arthur Rimbaud écrit ses premiers poèmes à quinze ans. Après une brève phase d'initiation, par assimilation du style des grands poètes contemporains (Charles Baudelaire, Victor Hugo, Théodore de Banville...), développant déjà une franche originalité dans l'approche de thèmes classiques (« Le Dormeur du val », « Vénus Anadyomène »), il cherche à dépasser ces influences en développant ses propres conceptions théoriques, déclarant que le poète doit se faire « voyant », c'est-à-dire chercher et décrire l'inconnu par delà les perceptions humaines usuelles, quitte à y sacrifier sa propre intégrité mentale ou physique. Dès lors il se met à innover radicalement en matière d'audace formelle, jusqu'à aborder le genre du poème en prose, alors à ses balbutiements (parsemant ses œuvres d'apophtegmes énigmatiques, comme « changer la vie », « posséder la vérité dans une âme et un corps » ou « il faut être absolument moderne », qui seront repris comme des slogans par les poètes du XXe siècle, en particulier le mouvement surréaliste). Il entretient parallèlement une aventure amoureuse tumultueuse avec le poète Paul Verlaine, qui influence profondément son œuvre. Vers l'âge de vingt ans, il renonce subitement à la littérature (n'ayant alors publié qu'un seul ouvrage à compte d'auteur — "Une saison en enfer" — et quelques poèmes épars dans des revues confidentielles), ce qui contribue encore à son mythe. Il se consacre alors dans un premier temps à l'apprentissage de plusieurs langues, puis, mû par ses idées marginales, anti-bourgeoises et libertaires, choisit une vie aventureuse, dont les pérégrinations l'amènent jusqu'en Abyssinie, où il devient négociant (quincaillerie, bazar, vêtements, café, etc.) et explorateur. Sa tentative d'armer Ménélik avec l'aval du Consul de France s'avère désastreuse pour lui ; son unique « trafic d'armes » n'eut véritablement qu'une incidence politique symbolique, mais contribua à sa légende. De cette seconde vie, exotique, les seuls écrits connus consistent en près de 180 lettres (correspondance familiale et professionnelle) et quelques descriptions géographiques. Des poèmes comme « Le Bateau ivre », « Le Dormeur du val » ou « Voyelles » comptent parmi les plus célèbres de la poésie française. La précocité de son génie, sa carrière littéraire fulgurante, sa vie brève et aventureuse, contribuent à forger sa légende et faire de lui l'un des géants de la littérature mondiale.
1 : La naissance, le milieu familial 2 : Charleville, rencontre avec Verlaine 3 : Rimbaud, Verlaine 4 : Verlaine et Rimbaud à Bruxelles et à Londres, "Le bateau ivre" 5 : Verlaine tire sur Rimbaud, retour à Paris 6 : Verlaine, condamné et interné, "Une saison en enfer" 7 : Les trafics d'armes, les "Illuminations" 8 : Les derniers jours à Paris et à Marseille
Sources : France Culture et Wikipédia
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