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5/5 (sur 1 notes)

Nationalité : Mexique
Biographie :

Francisco Gómez Carpinteiro, anthropologue à l’Université Autonome de Puebla. Il a publié : No sujetos de estado : Luchas por la no legibilidad (Espiral, 2011), Chisme y reputación. Soberanía y subjetividades rurales en la globalización, Estudios Sociológicos (2010) et édité Sendas en la globalización : Comprensiones etnográficas sobre poderes y desigualdades (2008).



Source : SYLLEPSE
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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
À nos yeux, le zapatisme permet de tracer des pistes pour répondre à un problème fondamental auquel nous sommes , les uns et les autres, confrontés : que faire de notre colère ? Qu’allons-nous faire de cette colère qui jaillit partout à travers le monde ?
La colère naît de la crise du capitalisme. Cette dernière est le moment où s’expriment les attentes déçues et les espoirs consumés. Nous avons cru pouvoir trouver un emploi, mais il n’y a plus d’emplois. Nous avons cru pouvoir étudier à l’université mais il est désormais de plus en plus difficile d’étudier pour ceux qui n’ont pas d’argent. Nous avons cru pouvoir disposer de la Sécurité sociale mais il y a désormais de longues files d’attente pour avoir un lit d’hôpital. Nous sommes attaqués de partout ! Les coupes dans les dépenses publiques, le chômage croissant, la privatisation du système éducatif, toutes ces attaques nous rendent la vie difficile.
Les riches deviennent plus riches encore, les pauvres plus pauvres encore et les puissants encore plus puissants. Et nous sommes en colère. En colère parce que nous ne savons pas comment nous débarrasser de ce système barbare, sanguinaire et stupide. Nous sommes en colère parce que nous sommes piégés dans un système qui est déjà mort mais qui, comme un zombie, continue à marcher, à tuer et à détruire tout ce qu’il peut. (…)
Pour parler de révolution, nous devons le faire dans une nouvelle langue et à cet égard, les zapatistes ont fait plus que quiconque pour initier la création d’une nouvelle langue de la rébellion-révolution. (Introduction collective de l’ouvrage)
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Notre approche socio-anthropologique de l’histoire pourrait être taxée par certains d’empirisme et de simplification sociologique : ils diraient que si tout est dans tout, alors il n’y a rien de nouveau. Cependant, nous affirmons que les mots naissent des sujets et avec les objets de la vie quotidienne. Ainsi, pour ne pas perdre de vue les sujets qui donnent vie aux mots et conditionnent l’objet, nous nous questionnons : la négativité, les espoirs et utopies, inscrits dans les mots et actions, ne seraient-ils pas les « carburants de l’histoire » ? Les sens et les visions, ou les cosmogonies du monde, les éléments des traditions (us et coutumes) ne sont-ils pas des réalisations des désirs d’une collectivité en lutte pour vivre, non pas survivre et encore moins mourir ? Aujourd’hui, l’histoire, de même que la mémoire religieuse et politique, est remise en cause dans un dialogue inachevé. La mémoire souffre de l’oubli des raisons historiques qui éclairent le sens et le pourquoi des morts dans les résistances et rébellions contre l’ignominie. En ce sens, la présence du passé dans les subjectivités est une alerte messianique contre les fragmentations et les violences de l’ordre, du pouvoir et du progrès avec leurs guerres et génocides liés à l’hégémonie. (Fernando Matamoros Ponce)
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Le grand apport des zapatistes est d’avoir rompu le lien entre révolution et contrôle de l’État. Alors que tant de gens dans le monde étaient parvenus à la conclusion que si la révolution à travers l’État n’était pas possible, c’est la révolution tout court qui était impossible (et que par conséquent nous n’avions plus qu’à nous faire une raison), les zapatistes déclarèrent pour leur part que « si la révolution à travers l’État n’était pas possible, il nous fallait repenser la révolution. Nous devons en finir avec l’idée d’identifier la révolution avec la prise de l’État, affirmaient-ils, mais nous ne devons pas abandonner l’espoir de la révolution car cet espoir est la vie même. »
L’illusion étatique n’est qu’une partie d’une illusion plus vaste, illusion que l’on pourrait appeler l’illusion du pouvoir. Cette illusion repose sur l’idée que pour changer la société nous devons conquérir des positions de pouvoir ou que, du moins, nous devons parvenir, d’une certaine manière, à avoir du pouvoir. Selon moi, le projet zapatiste est bien différent. Il ne s’agit pas d’un projet dans lequel nous devenons puissants mais d’un projet où il s’agit de dissoudre les relations de pouvoir. C’est là une conséquence de l’insistance continue des zapatistes sur le principe du « diriger en obéissant » et sur la dignité, non seulement comme but de la lutte mais aussi comme son principe organisateur. (John Holloway)
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aucune société humaine ne s’est renfermée dans son mythe d’origine, toutes y recourent pour produire de l’humain dans le changement
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Ce livre n’est pas un travail d’historiens pas plus qu’un livre de spécialistes de l’Amérique latine ou des mouvements paysans. Nous le considérons plutôt comme un livre d’intervention politico-théorique. Il faut donc préciser le sens de cette réflexion sur la zapatisme à l’heure où l’attention se focalise, non sans raison, sur les »indignés », les révoltes dans les banlieues françaises et dans les villes d’Angleterre.

A nos yeux, le zapatisme permet de tracer des pistes pour répondre à un problème fondamental auquel nous sommes, les uns et les autres, confrontés : que faire de notre colère ? Qu’allons nous faire de cette colère qui jaillit partout à travers le monde ?
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Nous ne voulons pas simplement nier le monde existant mais agir au-delà du monde pour retracer dans les processus matériels de cette histoire symbolique, la subjectivité historique de la violence qui configure le sujet social en lutte, ses dé-rencontres et ses discontinuités avec le pouvoir
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La mémoire souffre de l’oubli des raisons historiques qui éclairent le sens et le pourquoi des morts dans les résistances et rébellions contre l’ignominie
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L’Autre campagne n’interpellait ni un vous, ni un eux, elle interpellait un je, quel que soit l’endroit ou la position où ce je se trouve.
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