Armelle Enders : "Amérique Latine : basta la revolucion ?" .
"Amérique Latine : basta la revolucion ?"Débat avec
Armelle Enders, historienne du Brésil contemporain et chercheuse à l'Institut d'histoire du Temps Présent ;
Franck Gaudichaud, maître de conférences en Civilisation latino-américaine et Christophe Ventura, chercheur associé à l?IRIS.https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/amerique-latine-basta-la-revolucion
La première mobilisation du « Cordon pour soi » est une réussite. Les revendications du Cordon deviennent à ce moment un sujet de politique nationale. El Mercurio, le premier juillet, couvre sa première page des photos des mobilisations du Cordon pour alerter la population contre la montée de l’extrémisme marxiste.
Ce petit livre collectif est une invitation au voyage, au débat le plus large et à penser d’autres possibles pour demain. Une invitation au »principe espérance » et à l’optimisme que défendait le philosophe Ernst Bloch, par delà les catastrophes et la barbarie qui guettent
Dans le but de rendre compte de manière globale de la montée, de la consolidation et de la crise de ces expériences politiques « progressistes », ce livre vise à fournir des clés de lecture critique pour relever les défis analytiques liés à deux éléments transcendants qui lui confèrent une valeur dépassant y compris la dimension latino-américaine : leur historicité et leur politicité, c’est-à-dire leur portée temporelle rétrospective et leur perspective à partir de la densité politique et de la composition interne qui les caractérisent
Il est rare de lire un travail porté par autant de conviction dans l’effort pour donner la parole à celles et ceux « d’en bas », en rupture avec les visions traditionnelles, essentiellement institutionnalistes, de la tragique mais passionnante expérience chilienne
Nous vous prévenons, camarade, avec tout le respect et la confiance que nous vous portons encore, que si vous ne réalisez pas le programme de l’Unité populaire, si vous ne faites pas confiance aux masses, vous perdrez l’unique appui réel que vous possédez comme personne et comme gouvernant, et vous serez responsable de mener le pays, non pas à la guerre civile, qui est déjà en plein développement, mais au massacre froid, planifié, de la classe ouvrière la plus consciente et la plus organisée d’Amérique latine
Pour comprendre réellement le pourquoi de la dictature chilienne et des intérêts sociaux qu’elle a défendus, il est pourtant nécessaire de se pencher plus profondément sur ces milles jours de l’Unité populaire et plus encore sur ces luttes de milliers de personnes, ces espoirs partagés, les énergies populaires mobilisées pour construire le « socialisme à la chilienne », et aussi les contradictions d’un projet politique, les difficultés de la gauche au gouvernement, les tensions d’une stratégie légaliste restée minoritaire et, aussi, la haine, la violence politique, une oligarchie revancharde et apeurée, la puissance des attaques de l’impérialisme étatsunien et une révolution démocratique écrasée méthodiquement par la junte militaire, le 11 septembre 1973, qui appelait à extirper la « chienlit marxiste » du pays. Coûte que coûte et pour longtemps
Malgré les différences et les spécificités qui seront exposées dans cet ouvrage, nous pouvons affirmer que l’Amérique latine du début du 21e siècle a été caractérisée par l’irruption d’un anti-néolibéralisme venu « d’en bas », qui a dérivé en projet progressiste mis en œuvre « par en haut », lequel s’est proclamé post-néolibéral, puis a été remis en question en raison de ses aspects populistes et a fini par être poussé dans ses retranchements par une combinaison de protestations surgies à sa gauche, ainsi que par la réaction restauratrice des droites néolibérales d’origine oligarchique
Si l’Unité populaire continue de nous interpeller, c’est qu’elle raconte les difficultés immenses d’un changement radical de société et d’une démocratisation pleine et entière à tous les niveaux, qui puisse réconcilier émancipation et représentation, participation démocratique et appropriation sociale
Finalement la seule manière de comprendre les gouvernements actuels est de décrypter leur base sociale, leur rapport avec les classes dominantes et leur relation avec l’impérialisme ou les institutions financières internationales.
L’un des aspects saillants de cette réponse du mouvement populaire est la création, au niveau des principales zones industrielles et quartiers périphériques du pays, d’organisations unitaires et transversaux, qui fonctionnent sur une base territoriale et permettent la liaison entre les différents syndicats d’un secteur industriel précis ou au sein des organisations de base d’un quartier