François Azières

"Écrire ce n'est pas parler. C'est se taire. C'est hurler sans bruit disait" Marguerite Duras.

Si François Azières a décidé d'écrire, c'est donc pour se taire, étonnant non ! Faut-il parler pour ne rien dire, pour être écouté, ou faut-il se taire pour être entendu ?



Les journalistes, puisque c'est bien à eux qu'il s'adresse, avaient suscité de la part de Coluche ce mot, « quand on ne sait rien on s'écrase », ajoutant cette pique, dans les milieux autorisés, on croit savoir...



Paraphrasant Coluche, François Azières s'autorise à écrire quelques réflexions, sur ce milieu souvent contesté, même quand il touche la revue N°1, de notre romancier Éric Fottorino.



Un simple vœu, que les journalistes prennent du recul sur les événements et qu'ils s'attachent à hiérarchiser leur importance, vitale pour nous ou pour la société, dans l'intérêt général de leurs lecteurs.



Le mot est lâché ou plutôt, les deux mots qui constituent pour moi tout l'intérêt de ce livre, l'intérêt général. Nous devrions avoir un enseignement sur le sujet, «  l'intérêt général », théories et exercices pratiques.



Ce que veut dire Intérêt général, à quoi il s'attache, qu'est-ce qu'on lui doit, qu'est-ce qu'il a apporté, comment à travers ces simples mots pouvons-nous dessiner une éthique de la vie politique et de la vie sociale ? Quid de l'intérêt général.



Je me ferais bien le chantre d'un livre, " l'intérêt général pour les nuls."



Quelques exemples touchant le journalisme :

sur la scène politique actuelle, l'attitude de Trump, à l'égard de l'Europe, ne constitue t-elle pas une menace pour l'intérêt général des pays européens ?

L'évolution de l'agriculture en Europe, et l’utilisation des phytosanitaires, constitue t-il pas une menace pour l'intérêt général des européens.



À l'inverse la baisse de la TVA sur la restauration était-il utile à l'intérêt général ?



On peut ainsi décliner beaucoup de questions touchant le journalisme, les impôts, le Vélib, les ronds-points, autant de sujets que cet homme du XXIe siècle pose dans cet essai.





N'y a-t-il pas aussi un parallèle à établir avec les entreprises ? Je pose la question de l'intérêt général de l'ensemble du personnel d'une entreprise.



Le législateur d'ailleurs a donné comme mission au commissaire aux comptes, c'est sa mission régalienne, de s'assurer que toutes les décisions que tous les actes réalisés par une entreprise, personne morale indépendante, sont le fruit d'une réflexion et d'un respect de l'intérêt de l'entreprise ( l'inverse étant l'abus de bien social).



Aujourd'hui je suis circonspect sur ces questions, et il me semble, selon les journalistes autorisés que des décisions, notamment chez Presstalis ont été prises pour favoriser certains clients ( également administrateurs) au détriment d'autres clients, et que des rabais consentis vont contre l'intérêt de l'entreprise.



Quels ont été les rapports des commissaires aux comptes sur les exercices pour lesquelles Éric Fottorino a souhaité nous alerter, en demandant une enquête parlementaire.



L'intérêt de l'entreprise, devrait servir de guide pour définir la notion d'intérêt général.



Étonnant non, de voir que ces quelque 90 pages sous couvert d'un titre pondéré, pourrait déboucher sur une douloureuse réflexion sur la notion d'intérêt général, et par là-même cette notion régalienne de l'intérêt de l'entreprise au cœur de la mission des commissaires aux comptes.



Faut-il comme François Azières que je me berce d'illusions ?

Les exemples donnés sont les miens non ceux de l'auteur. Notamment mon souhait d'évoquer le cas Presstalis, qui est totalement dans l'esprit de cet essai.