Interrogé début 2018 par un animateur de télé organique, tu parles encore de laisser sa chance à Macron. Ce sauveur a déjà eu le temps de bousiller le Code du travail, de fragiliser l’office HLM, de supprimer l’ISf, d’entériner le CETA, de pérenniser le glyphosate, de vendre comme tout le monde des armes aux Saoudiens, et tu en parles encore comme d’une promesse en t’outillant d’un lexique impressif, atmosphérique, humoral. Tu aimes me dis-tu un soir en commandant un chardonnay, sa jeunesse et son positivisme. Puisque c’est positivité que tu veux dire, j’exhume l’oiseuse pensée positive de Raffarin, et je te demande : positif en quoi?positif pour qui ? Positif pour les poissons ou pour le plastique ? Positif pour les paysans ou pour la grande distribution ? Pour le travailleur licencié ou pour l’employeur débarrassé des prud’hommes ? Tu ne préciseras pas. Positif est ton dernier mot. Positif suffit. Une fois le réel congédié, ton discours peut se tisser de notions sans objet ni contenu.