Notre mémoire, après tout, n'est pas un acte conscient et volontaire. Quand le cœur veut oublier, il laisse l'esprit en repos. Quand il veut se souvenir, il arrive à ses fins : les émotions ressurgissent intactes. Le souvenir n'implique pas toujours regret et tristesse ; il peut être une respiration intérieure. Il est le signe que quelque chose s'est réellement passé dans notre existence, que les passions et les jours ne se sont pas confondus.
Notre cœur en a conservé une empreinte (...). p. 58