François Curchod

– Non Hilde, vous commencez à raconter n’importe quoi. Vous venez de nous dire que vous avez trois cent soixante-six ans, que vous fabriquez de la potion magique, que mon père a septante-deux ans et qu’il est né à la capitale alors qu’il vient d’une longue lignée de fermiers du village, dit Orlan en élevant à son tour la voix.

Un lourd silence envahit la pièce et durant quelques secondes interminables, ils se regardèrent sans dire un mot. Puis, Hilde se leva d’un bond et elle se dirigea vers la porte en l’ouvrant avec fracas avant de rompre le silence :

– Foutez-moi le camp !

– Non Hilde, nous ne vous laisserons pas comme ça, répondit Orlan. Vous n’allez pas bien.

– Je vous ai dit de sortir ! cria-t-elle.

- Je l'ai côtoyé quand j'étais auprès de l'empereur et je l'ai vu à l'oeuvre. D'ailleurs, je tiens à te prévenir que c'est un personnage machiavélique et manipulateur qui est prêt à tout pour arriver à ses fins. Je l'ai vu tuer des innocents pour protéger ses secrets les plus sombres.

– ... Ton avenir est bien plus important que cela. Tu dois jouer un rôle capital dans cette guerre, répondit-elle en disparaissant cette fois-ci plusieurs secondes.

– Quel rôle ? demanda Orlan. Je ne suis personne. Vous devez me confondre avec un autre...