Malgré tous les efforts de Pierre, l’entreprise ne reprit jamais du poil de la bête. Au bout de huit mois de ce régime, il flirtait dangereusement avec le burn-out. Honteux, ravagé par ce constat d’échec, il portait sur ses épaules le regard lourd de jugement du paternel qui ne cachait pas sa déception. Pierre se sentit libéré d’un énorme poids le jour où il déposa sa lettre de démission.
Après la mort de son fils David, Pierre avait consulté un psychologue, qui l’avait incité à se trouver une activité dans laquelle s’investir, un passe-temps, physique ou intellectuel, pour se vider la tête. Sans grands espoirs, Pierre s‘était inscrit à un atelier de sculpture pour débutants. (…) Il s’était rapidement passionné pour cette activité. Voir la flamme surgir et le métal fusionner dans des gerbes d’étincelles captait toute son attention et le soustrayait au temps et à l’espace.
Tu t’es toujours soucié juste de toi, même quand tu t’occupais supposément des autres.
Comme s’était souvent le cas des gars impressionnés par des filles trop belles, ils sabotèrent eux-mêmes leurs chances de les séduire en faisant des blagues idiotes et des allusions salaces.