On a souvent dit que les estampes japonaises avaient inspiré à Degas ses mises en page inaccoutumées. Il est certain qu'il a dû goûter la liberté de leur composition. Mais le problème qu'il cherchait à résoudre était fort différent. Les Japonais s'attachaient surtout à la ligne, à son élégance, aux accords de quelques teintes enfermées dans la trame du dessin. Lorsque Degas répartissait plusieurs personnages dans un espace quadrangulaire, il utilisait ce procédé de composition pour exalter le caractère du modèle et lui trouver certains correspondances.
D'ailleurs, les recherches en ce domaine avaient été déjà amorcées avant la mode des Japonais. Daumier et Gavarni, le premier surtout, dans certains tableaux et dans les lithographies d’actualité, avaient été amenés à pratiquer des coupes étranges dans une réalité mouvante et complexe. ... p 68