Au printemps 1968, je fus de ceux qui constatèrent avec tristesse le délabrement de tout, le déferlement de la logorrhée « révolutionnaire » et surtout le ralliement peureux et femelle de l’intelligentsia au désordre. Je découvris […] combien il est difficile de penser à contre-courant de la mode et du « discours dominant ». L’idéologie au pouvoir – dans les milieux où presse et livres me font vivre – est bien entendu la progressiste. Oser dire qu’on ne s’y sommet pas ou plus, qu’on la tient pour chimérique, bavarde et irréaliste, est une entreprise un peu vaine et risquée. Il convient pourtant de s’y aventurer, et même on ne saurait faire autrement, – après quoi on est à jamais classé parmi les badernes réactionnaires.