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Critiques de Françoise Adelstain (93)
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Une simple affaire de famille

A Bombay, Nariman Vakeel, ancien professeur d’Université en anglais, va avoir soixante-dix-neuf ans et est atteint de la maladie de Parkinson. Il vit avec ses deux beaux-enfants, Jal et Coomy, enfants de sa défunte femme Yasmin, dans un très vaste appartement décrépit. Il a eu avec elle une fille, Roxana, qui vit dans un petit deux-pièces avec son mari Yezad Chenoy et ses deux garçons, Jahengir, neuf ans et Murad, treize ans. Ils appartiennent tous à la communauté parsie, c’est-à-dire qu’ils sont les lointains descendants d’adeptes de la religion du prophète Zarathoustra venus de Perse et ayant trouvé refuge en Inde. Nariman est de plus en plus handicapé par sa maladie, mais, ne voulant pas renoncer à sa promenade quotidienne, il chute dans la rue et se casse la cheville, ce qui le contraint à une immobilité absolue. Ne voulant pas avoir la charge de son beau-père, Coomy va trouver tous les prétextes pour s’en décharger sur Roxana, qui ne va pas pouvoir refuser de s’en occuper. ● J’ai découvert Rohinton Mistry avec L’Equilibre du monde, que j’ai adoré. On passe ici de la fresque d’un peuple à l’histoire d’une famille, mais l’auteur y déploie tout autant ses qualités de conteur. ● On suit avec délectation les tribulations de la famille et les événements les plus tristes sont toujours contés de façon à ne pas plomber le moral du lecteur ; il y a toujours un humour et un optimisme, ou un fatalisme, sous-jacents. On peut du reste le voir dans cette phrase : « Comme il aurait aimé avoir ce talent de donner un sens à la vie grâce au rire, ou du moins se servir du rire comme bouclier contre l’agression du monde. » ● Les personnages sont attachants, très bien campés, et le lecteur tire l’empathie qu’il éprouve pour eux de celle que l’auteur laisse transparaître à leur endroit. ● A partir d’une famille de la petite bourgeoisie parsie, l’auteur brosse un portrait de l’Inde, notamment de la corruption, des conflits religieux, la santé, la misère, etc., mais aussi de l’humanité, tout simplement ! On peut se reconnaître dans ces personnages, dans ces situations. ● Le titre français ne rend pas compte du jeu de mots du titre original : Family Matters (Affaires de famille / la famille, c’est important) ● Un des personnages de ce roman-ci fait allusion au chef-d’œuvre de Mistry, L’Equilibre du monde, de façon amusante : « Il y a quelque temps, j’ai lu un roman sur l’état d’urgence. Un gros livre, plein d’horreurs, comme dans la réalité. Mais aussi plein de la vie, du rire et de la dignité des gens ordinaires. » ● L’auteur aime jouer sur le couple réalité / fiction comme avec ce paradoxe : « Ça prendra du temps. Il n’y a que dans les romans que l’on obtient des résultats immédiats. » ● Merci à 5Arabella de m’avoir conseillé ce roman qu’à mon tour je conseille vivement.
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La librairie des coeurs brisés

Robert Hilman avec la librairie des cœurs brisés nous offre un hymne à la vie, à une résilience réussie qui permet à l'amour de triompher.

Le roman met en scène deux individus que tout sépare : Hannah et Tom.

Tom est un fermier australien, qui vit perdu au fin fond de l'Australie, un homme bon mais à qui la vie n'a pas été très clémente avec lui: " qui a grandi de travers, à coups de fissures et de fêlures"

Après un premier mariage raté avec Trudy, il se retrouve seul dans sa ferme quand elle arrive dans la petite ville d'à côté: Hannah, la juive hongroise.

Tom ignore presque tout des atrocités commises par les nazis dans les camps de

la mort.

Hannah, elle, en est une des survivantes d'Auschwitz. Avec une alternance de chapitres entre sa vie en Australie et celle de sa vie à Auschwiz, Robert Hilman avec beaucoup de pudeur nous raconte l'histoire douloureuse d'Hannah.



Hannah a survécu, oui mais y a perdu tous les siens y compris son petit garçon :Mickaël



Cette douleur, cette culpabilité de n'avoir pas pu protéger son fils la brise à jamais.

Pourtant, son cœur veut aimer, secourue par son amour de la littérature, elle décide d'ouvrir une librairie dans une petite ville.

Et, là, la magie opère, son cœur renaît et va vivre une nouvelle histoire d'amour avec Tom.

Une très belle histoire qui n'a qu'un écho puissant à nous transmettre :

La vie est là, elle palpite dans nos cœurs, laissons là exploser.

" La souffrance, née de la Pologne, se lova dans un coin, bannie pour l'instant par les livres et la cire. Et par ce retour. Une femme en haillons qui voyait le camp s'évanouir au fur et à mesure qu'elle marchait, une femme qui avait vécu assez longtemps pour aimer, se marier, se rappeler la tiédeur d'une robe après le repassage, venait de remporter une victoire. En quelque sorte. Ce n'était sûrement pas pour la perdre. "
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Comment je suis devenu moi-même

Je remercie les éditions Albin Michel pour l'envoi de ce bel ouvrage.

Ayant adoré certains livres de Irvin Yalom, je voulais mieux connaître celui qui se cache derrière une telle virtuosité.

Pétri d'informations intéressantes, ce témoignage évoque le temps qui passe et les souvenirs qui affleurent de nos vies lorsqu'on prend conscience de notre finitude. Irvin Yalom exhume ses mémoires lointaines, enfouies et met à nu certains passages de sa vie, ses doutes, ses blessures, ses fêlures. Dans une auto-analyse sensible il écrit ses mémoires passant en revue le cheminement qui lui a fait devenir celui qu'il est aujourd'hui.



L'obsession et le fantasme sont le terreau de l'écriture et doivent façonner une langue, une voix singulière. La voix de Irvin Yalom a été modelée par des années consacrées à aider les gens, à les comprendre et à leur apporter un peu de réconfort. Acharné du travail, il a apporté sa contribution dans le développement des psychothérapies, notamment les thérapies de groupe. Son intérêt par la philosophie va inspirer fortement certaines thématiques de ses livres le poussant à imaginer des scénarios fictifs où il exploite les bases de la psychanalyse.



Avec modestie et sans prétention, cette autobiographie/témoignage sensible, remplie de références et illustrée de quelques belles photos nous aide à prendre conscience de la nature éphémère de la vie, elle agrandit le cœur et me fait redoubler d'admiration pour ce grand écrivain d'une grande érudition.





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La librairie des coeurs brisés

J'ai trouvé ce roman particulièrement émouvant et ses personnages attachants : Hannah la passionnée de littérature, rescapée d'Auschwitz, qui ne se pardonne pas la mort de son fils (et dont on découvre le terrible parcours au fil des pages) ; Tom , le fermier bienveillant, père d'un enfant qui n'est pas le sien mais dont il s'occupe comme tel ; Peter, qui malgré son attachement à Tom, va être laissé aux mains d'une mère totalement endoctrinée par une secte religieuse. Leurs liens donnent une belle tonalité au texte et nous font découvrir la vie dans une petite bourgade australienne dans les années 60. Une belle lecture.
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Comment je suis devenu moi-même

Comme un p'tit coquelicot ...





Ç'aurait pu, mais ce n'est pas pour sa jolie couverture où se cache comme une perle le nombre d'or ... Au nom d'Irvin Yalom, j'ai levé la main pour cette autobiographie, d'avoir été ébloui par cette fine intelligence lors de la lecture de deux de ses romans, merci Babelio, merci Albin Michel. Pour trois raisons précises, je me défie des autobiographies, cependant trop curieux de vérifier certaines intuitions et d'approcher un psychiatre ? psychanalyste ? psychothérapeute ? que je devinais hors norme, j'optai de sortir de ma zone de confort.





Par le problème Spinosa, j'avais identifié que son auteur aussi était un esprit libre qui ne devait pas se laisser ligoter par des dogmes, religieux ou non. Et bien évidemment dans Et Nietzsche a pleuré, comment ne pas ressentir une bonne part autobiographique enfouie dans le Dr Breuer dont une remarquable finesse intuitive, une empathie vraie, une profonde réflexion, une curiosité en éveil, une approche d'une grande créativité ? D'où fine intelligence et mon intérêt. Pour décrire une masse de connaissances, qui à vrai dire ne m'émeut guère, j'aurais utilisé le terme grande érudition; les deux termes n'étant pas nécessairement mutuellement exclusifs, mais je privilégie le premier.





Les dates, les lieux et moins encore les honneurs n'ont pour moi un véritable intérêt. Je cherche une rencontre plus profonde et plus personnelle, il me faut donc creuser dans ce récit un peu trop lisse à mon goût particulier. Alors imaginons : assis dans un profond fauteuil anglais à l'allure respectable, au cuir élimé, je viens de terminer le cérémonial d'allumer un havane que je tiens dans la main droite, pendant que machinalement je me caresse la barbe de la main gauche tout en laissant mes pensées suivre les volutes de la fumée que je viens d'exhaler. Hum ... Intéressant, très intéressant ce Dr Yalom. Et ce rêve ... Je me demande, son analyse ... Hum ... Oui, oui, oui. Cette autre interprétation me semble plus pertinente encore.





Bien sûr la mère. Bien sûr la mort, cette fidèle compagne, et l'approche de sa rencontre, seul à seul, inévitablement. Mais pourquoi l'angoisse ? Evidemment ! La méthode de construction par addition semble bien conduire à une impasse comme le suggère Milan Kundera dans l'immortalité. L'on trouve des choses plus légères, plus surprenantes et néanmoins éclairantes sur cette riche personnalité comme la passion pour le jeu (échecs, poker) et le courage face à l'inconnu cf. expérimentation LSD, marijuana, ecstasy, opium et cette retraite Vispana en Inde. Curieux de tout et novateur, comme je l'avais déjà cerné. Au point d'intégrer la sagesse philosophique dans la thérapie, pas étonnant qu'on lui doive la psychothérapie existentielle et de le voir parmi les pionniers de la thérapie de groupe.





Ce testament littéraire est un acte de transmission supplémentaire, bon nombre de ses écrits étaient déjà en premier chef destinés à l'édification de ses étudiants et de ses pairs tout en trouvant audience auprès d'un large public. Osez le pari de l'expérimentation et le courage du partage de vos manquements, nous confie-t-il. Facile d'accès pour tout public, les psys dans leur diversité devraient pouvoir y puiser une source d'inspiration. Celle-ci m'étant venue lors d'une promenade à la vue d'un coquelicot, je me dois de partager.





Donc me voilà au milieu des champs me remémorant une très sérieuse émission d'Arte sur les mathématiques dissertant de leur invention ou de leur découverte. Car les mathématiques sont présentes dans la nature et notamment la suite de Fibonacci (1, 2, 3, 5, 8, 13, 21 ...) conséquemment le nombre d'or. L'on y avait présenté un nombre important de variétés de fleurs dont le nombre de pétales appartenaient à la célèbre suite. C'est pourquoi probablement je me penchai pour compter les pétales d'un coquelicot : Problème 4 ! Pas 3, pas 5 ! Pas possible, ce coquelicot devait sortir de la norme. Je me précipitai sur un autre pareil, un autre idem, idem encore et encore. Quel contre-exemple ! Et je continuai ma promenade, tout sourire, me questionnant sur la valeur de l'argumentation de cette émission. Soudain une pensée divergente m'assaillit : qu'aurait fait un psy ?





Pour peu que j'en ai entendu discuter entre eux (sur d'autres sujets) leur réaction en majorité : "comme ces coquelicots doivent souffrir, d'ailleurs ils sont tout rouge. Une population en souffrance ! Nous devons intervenir. Comment appeler cette pathologie ? Il faut bien la nommer, pour ensuite la décrire et voir la pertinence d'un traitement par anxiolytiques bio^^ car impossible de communiquer. Ainsi naquit l'aFibonaccite aiguë." En un instant, ce rouge, de toujours de la passion et du plaisir, devint celui de la honte. Mais laissez-moi vous dire que le Dr Yalom aurait agit tout autrement. S'interrogeant sur cette singularité, sa curiosité l'aurait amené à penser aux trèfles à 4 feuilles ô combien appréciés. Seulement s'il l'avait jugé vraiment utile, il aurait, au besoin bravant l'avis de ses confrères et des jardiniers, réuni dans un parterre une renoncule, une marguerite, une pensée, un myosotis, un trèfle à 4 feuille et bien sûr un p'tit coquelicot, leur expliquant que tout ce qui serait échangé dans le groupe devrait y rester, pour une expérience thérapeutique jamais encore tentée à ma connaissance .





Car les coquelicots représentent tellement, dans leur singularité et leur apparente fragilité. Alors, merci Dr Yalom.



Lien You Tube vers la chanson de Mouloudji

https://www.youtube.com/watch?v=7y-AD4a4l0g



En librairie à partir du 3 septembre 2018
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La librairie des coeurs brisés

A la bibliothèque, j'ai emprunté La librairie des cœurs brisés de Robert Hillman.

Je vous emmène avec moi à Hometown, une bourgade du sud de l’Australie, dans les années 1960.

Tom Hope est un fermier qui y vit (presque) paisiblement. Trentenaire mutique, humble et généreux, Tom soigne ses vergers, s’occupe de ses moutons, et se console de son célibat forcé en élevant avec amour Peter, l’enfant que son ex-femme lui a laissé, dont il n’est pas le père et qu’elle lui reprendra un jour.

Un jour, débarque Hannah Babel. Une Hongroise de Budapest, juive, rescapée d’Auschwitz où ont péri son mari et son fils unique. Une sorte d’extraterrestre pour les gens du coin qui l’accueillent sans réticence, sidérés néanmoins lorsqu’elle annonce son intention d’ouvrir une librairie, du jamais vu en ville jusqu’alors...

Tom Hope accepte de lui apporte son aide, et... Hannah, la délirante, la tourmentée, s’enflamme pour Tom... et l’embrase.

Une telle passion entre deux êtres apparemment si étrangers l’un à l’autre peut-elle durer ? Et quel avenir pour le petit Peter, forcé de rejoindre une mère qui ne l’a jamais aimé ?

La librairie des cœurs brisés est un joli roman. Il est un peu lent mais je trouve que c'est le bon rythme pour cette histoire. Les choses se mettent en place petit à petit, même si leur histoire démarre assez vite. Tom a des félures et Hannah aussi ! Cette dernière est même carrément brisée. Elle est plus âgée que Tom, a déjà été mariée deux fois. Elle a un coté fofolle qui contraste avec la froideur et le calme de Tom. On dit que les contraires s'attirent.. dans le cas de ces deux là c'est plus que vrai !

J'ai apprécié que ça se déroule en Australie, pays où j'adorerais aller.

L'ambiance est un peu particulière, et parfois lourde quand nous revenons dans le passé de Hannah. Il est nécessaire de se retrouver avec elle dans le camp de concentration pour comprendre son comportement vingt ans plus tard vis à vis des enfants, notamment vis à vis de Peter si un jour il doit de nouveau revenir vivre avec Tom.

Même si je n'ai pas eu de coup de cœur j'ai apprécié ma lecture et je recommande ce roman.

Ma note : 4 étoiles.
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Comment je suis devenu moi-même

Ce que j'aime beaucoup dans les autobiographies, c'est qu'elles permettent de comprendre la construction et le cheminement d'un auteur. Voir d'apprécier l'homme sans aimer ce qu'il écrit parfois. Je n'ai jamais rien lu de Sartre, par exemple qui ne m'attire pas du tout hormis son poignant livre: Les mots.

Avec Irvin Yalom, c'est tout autre chose, j'appréciais déjà beaucoup l'auteur avec ses livres qui m'ont marqué comme par exemple : La méthode Schopenhauer.

Avec Comment je suis devenu moi-même, il nous donne bien des éclairages différents sur sa longue vie.

Celui qui m'a le plus touché, c'est celui de ses origines. Né américain sur le territoire américain, il faut remonter à l'origine de sa famille : des immigrés juifs de Russie, d'un petit shtetl pour comprendre ce qu'il l'a façonné.

Il a vécu, enfant puis adolescent dans cet univers, se battant pour pouvoir faire partie des 5% du quota des médecins juifs dans cette Amérique des années 50.

Sa vocation de médecin se décide parce que sa mère l'accuse d'avoir "tué" son père.Un passage bouleversant. Et ces très belles phrases sur la reconnaissance qu'il a envers ses parents

"Quand je les imagine arrivant à Ellis Island sans un sou, sans éducation et ne connaissant pas un mot d'anglais, mes yeux se remplissent de larmes... S'il vous plaît, pardonnez moi d'avoir eu honte de vous"



Irvin Yalom n'a pas eu une vie facile, il l'a construite jour après jour, en s'interrogeant, se questionnant sans cesse.

J'ai beaucoup d'admiration pour cet homme et cette autobiographie le met en valeur en toute simplicité car il est avant tout un homme humble qui nous touche vraiment.































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La librairie des coeurs brisés

Tom Hope est un fermier qui vient de se faire quitter brutalement par sa femme Trudy sans vraiment d’explication. Après un an d’absence, elle est revenue et lui apprend qu’elle est enceinte. Tom va élever Peter comme son propre fils. Puis Trudy abandonne Tom et Peter pour refaire surface 2 ans après et décide de récupérer Peter et de l’emmener vivre avec elle. Tom est triste de cette séparation avec Peter mais il n’a aucun droit pour s’y opposer.

Un jour Tom trouve un mot glissé sous la porte de sa véranda. Hannah Babel qui va ouvrir une librairie lui demande s’il peut venir faire quelques travaux. Il va tomber sous le charme de cette belle Hongroise, juive qui cache elle aussi des blessures. Son passé notamment comme rescapée d’Auschwitz laisse des traces.



La plume de Robert Hillman est très fluide, le rythme est lent mais correspond parfaitement à ce style d’histoire. Les personnages sont très attachants en raison de leurs blessures de vie surtout d’Hannah rescapée d’Auschwitz qui a perdu son enfant. Malgré tout on ne tombe pas dans une lecture trop sombre. L’amour sous différentes formes reste au centre du roman.

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Comment je suis devenu moi-même

Irvin Yalom est un thérapeute à l'origine d'un type de psychothérapie qui postule que les raisons qu'a chaque patient de consulter dissimulent toujours un besoin existentiel : exprimer sa peur de la mort et apprendre à faire avec. Irvin Yalom les aide avec ce postulat en tête : la peur de la mort qui nous tétanise est aussi ce qui rend possible l'amour de la vie.



Cela soulève une question. Quand le calendrier se resserre, quand on ne sait pas si la mort viendra dans un jour ou dans dix ans, mais qu'on sait que les deux sont devenus probables, alors profiter de la vie, c'est de moins en moins « entreprendre », et de plus en plus « contempler ». Mais quand on a passé sa vie à entreprendre, comment s'effectue la transition ? Comment vient la sérénité ?



C'est certainement une réponse à ce questionnement que j'attendais en entamant l'autobiographie d'Irvin Yalom, puisque c'est à 85 ans qu'il l'a écrite. Mais la réponse n'arrive pas ; j'ai ressenti au contraire une forte ambivalence. D'un côté, il montre comment il continue d'avoir envie de connaître la suite, de bâtir des projets. Il annonce qu'il réécrira deux chapitres de son manuel sur la thérapie de groupe s'il y a une nouvelle édition. Il émaille son livre d'anecdotes où il s'émerveille de se découvrir toujours en devenir : il continue à comprendre des choses sur lui-même. Bref, il n'est pas arrivé à un moment de pure contemplation et de pure jouissance du présent. Pourtant, d'un autre côté, il n'élude pas le fait que son futur et donc sa capacité à accepter de nouveaux projets se rétrécissent : il annonce que ce livre sera son dernier et qu'il met un point final à ce qui a été un des fils conducteurs de sa vie, écrire. Il voit toujours des patients, mais uniquement pour des thérapies courtes. Son monde change, sa sœur est décédée pendant qu'il écrivait le livre, ses amis proches ne sont plus tous là. Il parle de son sentiment de déclin, de ses pertes de mémoire dans la vie quotidienne. Il y a donc une ambivalence, à laquelle je ne m'attendais pas de la part de cet auteur.



Alors entre projets, contemplation et renoncement, comment va-t-il vieillir maintenant, comment va-t-il continuer ? Son autobiographie laisse la question ouverte. Pour ma part, j'ai noté qu'il mentionne incidemment la « tranquillité » et le « bonheur » apparus depuis la soixantaine : je me plais donc à penser qu'il fera comme Agatha Christie, qui, dans sa propre autobiographie, relit sa vie, exprime le sentiment d'avoir pleinement accompli son destin, d'être allée au bout de ses envies et affirme que cette vie l'a comblée, si bien qu'elle peut dorénavant recevoir chaque jour supplémentaire comme un cadeau.



Mais au lieu de considérer ce livre comme une œuvre ambivalente, peut-être faut-il tout simplement le considérer non pas comme un opus d'Irvin Yalom le théoricien, mais d'Irvin Yalom le clinicien, fin observateur de lui-même, qui nous livre matière à penser sur ce qu'est la mémoire.



On a l'habitude de concevoir le vieillissement, qu'il soit pathologique ou pas, comme un processus où les souvenirs récents s'effacent, tandis que les souvenirs lointains, ceux de l'enfance, résistent et restent précis. De fait, je le redis, Irvin Yalom décrit de petits oublis qui l'agacent au quotidien. Et à l'inverse, il revient longuement sur son enfance. Mais il le fait en décortiquant le processus qui, selon lui, caractérise la mémoire : ce n'est pas un stockage informatique, mais un processus de reconstruction. Ainsi, à plusieurs reprises, il confronte ses propres souvenirs à ceux qui lui sont livrés par des amis qu'il retrouve sur le tard et qui le démentent sur certains points précis, et à des courriers qu'il retrouve et qui lui prouvent que ce dont il se rappelait était faux.



C'est troublant. Pourtant, il nous fait comprendre qu'il ne s'agit pas d'imperfections du cerveau ou de manifestations de déclin, mais du principe même du fonctionnement de ce que nous appelons notre identité : ce qui fait la mémoire, c'est ce que nous avons ressenti au fur et à mesure des événements, le sens que nous leur avons donné, le fil dans lequel ils ont été pris, l'histoire que nous nous racontons en disant « je ». Ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui constituent notre mémoire et notre identité. N'avez-vous jamais fait l'expérience suivante : relire votre journal intime plusieurs années plus tard, et être surpris d'y découvrir votre propre relation d'événements dont vous auriez juré qu'ils n'avaient jamais eu lieu ? La mémoire, l'identité, dit Yalom en substance, c'est cela : non pas le stockage des faits, mais le décalage avec les faits.



Alors, plus encore qu'une autobiographie, je dirais que Comment je suis devenu moi-même est un témoignage, un matériau clinique, une mine de sujets de réflexion. Nous ne savons pas comment Irvin Yalom souhaite continuer et, le moment venu, terminer sa vie ; mais nous savons qu'il veut témoigner, transmettre, donner, inciter à continuer sa réflexion. Il appelle d'ailleurs cela « l'effet d'entraînement » : générer une influence sur les autres, qui durera après soi. De fait, son livre est un pont entre les hommes et les générations. Une nouvelle fois, merci, monsieur Yalom.



Et merci à Babelio et aux éditions Albin Michel, qui m'ont donné l'occasion de lire ce livre avant sa sortie dans le cadre d'une « Masse critique » privilégiée.
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La librairie des coeurs brisés

C'est une belle histoire, je ne peux pas dire le contraire.

Le vécu d'Hannah, lorsqu'elle était prisonnière dans le camp d'Auschwitz, donne à ce roman un côté historique très intéressant. Il y a aussi une problématique sectaire qui est abordée et dont les mécanismes sont bien démontrés. A coté de cela, la vie de la ferme de Tom apporte un côté apaisant à l'histoire. Et le personnage de Tom est vraiment très attachant.

Mais, il y a beaucoup de "mais" de mon point de vue. Je vais tenter de vous expliquer, sans cependant rien dévoiler.

Les 90 premières pages m'ont vraiment beaucoup plu, si je fais abstraction de ce qu'il y a une relation qui se noue entre deux personnes sans qu'on comprenne comment. Pour moi, à cet endroit de l'histoire, ça manquait vraiment d'explication, de sensibilité ou de psychologie de la part de l'auteur.

Ensuite, durant 90 pages, il ne se passe pas grand chose, il n'est plus du tout question d'un des personnages principaux et il faut surmonter l'ennui pour continuer jusqu'à ce que, vers la page 179, enfin, l'histoire semble rebondir.

Par ailleurs, le titre pose lui aussi un problème dans la mesure où "La librairie des cœurs brisés" n'est pas un élément central du livre. Cela n'a fait qu'augmenter ma déception.

Enfin, pour les personnes qui lisent la quatrième de couverture, je trouve qu'il y a aussi des choses qui induisent le lecteur en erreur...

Bref, il s'agit pour moi d'un livre qui ne tient pas ses promesses...

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La librairie des coeurs brisés

Belle rencontre de deux écorchés vifs par la vie.



Belle histoire d'amour entre Hannah et Tom qui se sont trouvés et vont découvrir ce qu'est vraiment l'amour avec un grand A.



Mais aussi l'amour de Tom, pour Peter ce petit garçon qui n'est pas le sien génétiquement mais qu'il va aimer comme s'il était son propre fils.



On y parle aussi de la seconde guerre mondiale et des atrocités des camps de concentration, puisque Hannah est juive et traîne avec elle des douleurs incommensurables.



Une sombre histoire de secte religieuse vient également se greffer dans tout cela.



Beaucoup d'amour, de pardon et d'espoir.



Un Récit plein de tendresse aussi lu en peu de temps.



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Comment je suis devenu moi-même

Devenir soi-même, c’est toujours un peu con, si on le savait on irait droit dessus. Nonobstant, certains bouquins de développement personnel se mettent en tête l’idée de nous faire advenir à nous-mêmes à l’aide de petits trucs et de petites astuces qui permettent également, et assez insidieusement, d’augmenter notre aptitude à entrer dans le rang d’oignons sans faire pleurer les éplucheurs de légumes. La méthode de Yalom est un peu différente : devenir soi-même, c’est vieillir, tout simplement. Appréciez la subtilité de l’idée : chaque instant qui passe, au lieu de vous rapprocher de la mort, vous rapproche de l’essence même de votre être. Bravo à vous, bravo à nous, nous devenons plus authentiques à chaque seconde, même nos égarements finiront par le confirmer.





Le parcours n’est pas aisé pour autant, tout le monde le sait. Les premiers chapitres du livre sont laborieux voire rebutants. Ils présentent le schéma rigide suivant : évocation de la situation d’un patient sur un paragraphe, création d’un lien entre cette situation et celle de l’enfant Irvin, narration du souvenir, brève échappée non détruite par le temps sur le court filament chronologique d’une vie d’enfant. L’évocation du cas clinique semble n’être qu’un prétexte vite écorché, le souvenir peine à remonter à la surface, le vieil Irvin semblant avoir tout oublié du jeune Irvin un peu angoissé qu’il dit avoir été, sans doute parce que le reste de sa vie fut un triomphe relatif, sans doute aussi parce que la colère qu’il dit avoir ressenti dans sa jeunesse semble avoir désormais laissé place à la compréhension et au pardon.





Ce n’est qu’à partir de la page 100 que la biographie devient plus fluide et plus captivante lorsque Irvin, enfin marié et sûr de sa voie professionnelle, nous raconte les petits et grands événements sa vie de couple et de famille, ses découvertes psychothérapeutiques et ses relations professionnelles avec des personnes plus ou moins connues du lecteur. Même s’il se montre parfois un peu agaçant à vouloir nous faire comprendre à quel point sa vie a été merveilleuse, pleine d’amour, d’enfants, d’amis riches et célèbres, de best-sellers et de maisons à Hawaï, il reste aussi attendrissant et il n’hésite pas à mettre à l’œuvre dans son bouquin ce qu’il a toujours préconisé en tant que psychothérapeute : pour briser la cuirasse de méfiance de son patient, il faut savoir prendre des risques soi-même et ne pas hésiter à révéler sa vulnérabilité la plus profonde. Si la méthode a fait ses preuves en psychothérapie, elle fonctionne aussi en littérature, permettant de surmonter les moments d’ennui et d’agacement et procurant un plaisir de lecture simple sans être non plus transcendant.

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La librairie des coeurs brisés

Embarquement dans le sud de l'Australie pour suivre Tom, Hannah et les autres, écorchés de la vie.



Comme l'a précisé une autre lectrice, le style est sec, trop sec et des retours en arrière nombreux, perturbants dans la lecture, non nécessaires.



Les personnages sont plutôt introvertis et cela nuit à leur profondeur, leur compréhension.

Ils n'arrivent pas à définir leurs sentiments : par exemple, page 189, Tom "avait du mal à définir ce que Hannah signifiait pour lui. Il ne la détestait pas, il ne l'aimait pas."





L'auteur semble seulement décrire, sans aimer ses personnages.



Dommage malgré une belle histoire…
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Une simple affaire de famille

Nariman vakeel, ancien professeur d'anglais à l'université, va avoir 79 ans.

Il est atteint de la maladie de Parkinson. Veuf, il vit dans un appartement de Bombay avec les deux premiers enfants de sa femme, Jaf et Coomy, qui tentent tant bien que mal et avec beaucoup de mauvaise volonté, de prendre soin de lui.

Avec leur mère, il a eu une fille, Roxana. elle est maintenant mariée à Yezad Chenoy et mère de deux garçons, Murad et Jehangir. Tous les quatre vivent dans un deux-pièces que le père de Roxana lui a offert en cadeau de mariage.

J'ai suivi chaque personnage dans ses pérégrinations avec ravissement : c'est un vrai travail d'orfèvrerie que nous présente l'auteur.

Il nous peint une société multiethnique sclérosée par la corruption, le traditionalisme et l'extrémisme religieux. Au milieu, chacun tente de survivre tant bien que mal.

Dans un style à la fois naïf, réaliste et très humaniste, l'auteur nous fait découvrir les situations cocasses souvent comiques parfois tragiques de ce pays aux mille et une saveurs.

J'ai pensé à Tolstoï, à Zola...

Bref, j'ai adoré, un franc coup de coeur.
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Une simple affaire de famille

C'était un plaisir de retrouver Rohinton Mistry après le formidable "L'équilibre du monde", mais cette fois-ci la sauce n'a pas vraiment pris et je me suis traînée avec un peu de peine jusqu'à la fin de ce roman.



La verve et l'empathie de l'auteur pour ses personnages sont pourtant toujours là, et c'est ce qui sauve ce long, trop long roman qui pêche par une structure narrative un peu faiblarde.

Le portrait de la petite bourgeoisie parsi de l'Inde contemporaine, à l'opposé de l'échelle sociale évoquée dans "l'équilibre du monde", est pourtant très évocateur, et l'on s'immerge sans difficulté dans le quotidien de la famille Chenoy à travers lequel l'auteur aborde de nouveau mais sous un nouvel angle les fracturations ethniques et sociales, la corruption endémique et les tensions politico-religieuses de l'Inde qu'il aime profondément.

Mais à l'image de la lente agonie du grand-père Nariman, dont la nécessaire prise en charge par ses enfants va bouleverser les quotidiens et révéler les caractères, la narration manque de rythme, s'égare ici et là et peine à emmener jusqu'au bout un lecteur alerte et compassionnel.

Pas de regret toutefois car cette immersion dans une société indienne foisonnante, diverse, profonde et contrastée est enrichissante.

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La librairie des coeurs brisés

Dans un village australien, Tom Hope élève seul Peter, fils de son ex compagne Trudy, qui l'a quitté pour vivre dans une secte jusqu'à qu'elle revienne chercher son fils. Hannah Babel, rescapée d'Auschwitz, vient s'installer à Hometown pour ouvrir une librairie. Tom va l'aider à s'établir et il se rapproche d'Hannah malgré le poids des souvenirs de celle-ci qui a perdu son mari et son fils à Auschwitz. Quand Peter s'enfuit loin de sa mère pour revenir vivre avec Tom, Hannah ne le supporte pas car cela ravive en elle trop de souvenirs et elle quitte Tom. Leur couple pourra-t-il surmonter cette épreuve ?



J'avais emprunté ce roman australien à la médiathèque de ma commune, attirée par le mot "librairie" dans le titre, pensant que les livres tenaient ici une place centrale. En fait, la librairie d'Hannah tient un rôle plutôt mineur ici, ce n'est pas vraiment un des thèmes principaux du livre.

J'ai trouvé la première moitié du livre plutôt intéressante mais la suite m'a paru plus longue et ennuyeuse, j'ai moins adhéré.

Le roman fait de fréquents allers retours entre le présent et le passé avec les souvenirs d'Hannah à Auschwitz, cela m'a semblé parfois un peu superficiel. Certaines scènes dans le camp de concentration sont éprouvantes et la période post-guerre avec l'arrivée des Russes un peu longue également.

J'ai été en revanche touchée par le personnage de Tom, un homme simple mais au coeur généreux, qui donne beaucoup de lui sans forcément recevoir en retour.

Il y a aussi beaucoup de descriptions de la campagne, d'un monde rural simple, marqué par le travail de la terre et les soins aux animaux, j'ai apprécié cet aspect.

J'ai été donc surprise par ce livre que je n'imaginais pas tout à fait ainsi mais plus centré autour d'une librairie. Je regrette qu'il y ait eu autant de longueurs qui ont diminué mon intérêt pour ce livre.
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La librairie des coeurs brisés

Deux histoires singulières pour Tom,bel australien meurtris par un mariage raté qui l'a privé de son fils de coeur , et Hannah qui arrive à Hometown après avoir survécu à Auschwitz et ses horreurs. Elle y a perdu son fils. Ces deux êtres vont s'aimer passionnément malgré leurs différences à bien des égards. La librairie d'Hannah sera le lieu fondateur de cette idylle. Les chapitres alternent entre le moment présent et le passé de Tom mais surtout celui d'Hannah, donnant sens à sa fragilité mais aussi sa force et son affirmation qui la font passer pour "folle" auprès des habitants de cette commune du sud australien,peu habitués aux excentricités. Le thème est beau mais sans être capable de comprendre vraiment pourquoi je n'ai pas accroché à cette histoire. Je m'y suis ennuyée souvent. Même si le titre est un peu niais à mon sens, je ne peux pas qualifier ce roman de désuet du fait de la description réaliste et terrible de ce que l'héroïne a vécu pendant la guerre, et pourtant j'ai souvent eu le sentiment d'un décalage entre cette partie de l'histoire et la romance des personnages.... peut-être qu'en lisant les billets d'autres lecteurs j'accederai à une autre vision de La Librairie des coeurs brisés....
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La librairie des coeurs brisés

Robert HILLMAN. La librairie des cœurs brisés.



Encore un peu de dépaysement. Je quitte le continent africain et me voici transportée dans le sud de l’Australie. Nous sommes dans les années 1960. Tom Hope, a quitté son emploi de mécanicien dans la société des tramways de Melbourne, pour s’installer fermier dans le domaine agricole dont il a hérité d'un oncle, à Hometown: une immense ferme avec moutons et arbres fruitiers. Il a épousé Trudy. Cette dernière le quitte au bout d’un an et dix mois de mariage, sans aucune explication. Elle revient vers lui alors qu’elle est enceinte d’un autre. Tom l’accueille et il est prêt à aimer cet enfant comme le sien. Un petit garçon né : Peter. Trudy, de nouveau quitte son époux, abandonnant son propre fils ; elle rejoint une secte, le Camp de Dieu. Sous l’influence du Pasteur Bligh, Trudy va réclamer la garde de Peter. Il sera donc enlevé à Tom.



Hannah Babel, une juive hongroise, ouvre une librairie dans la bourgade. Elle fait appel à Tom pour des petits travaux, des aménagements…. Cette femme traîne un lourd passé. Déportée au camp d’Auschwitz, avec son époux et son fils âgé de trois ans, elle est la seule rescapée. Comment peut-elle encore vivre, après la perte d’un premier époux, d’un second et la mort de son enfant ? Elle recherche la sérénité auprès des livres. Une amitié va naître entre ces deux personnes au destin brisé.



Peter, le fils de sa précédente compagne s’échappe du Camp de Jésus où il réside avec sa mère. Il rejoint après deux jours de voyage en train, une marche de trente cinq kilomètres à pied la ferme de Tom. Il ne veut plus subir la discipline de la secte, les punitions qui lui sont infligées au quotidien. Malheureusement la loi ne permet pas à Tom de le garder près de lui. Il doit reconduire, la mort dans l’âme cet enfant qui ne lui appartient pas mais qu’il aime profondément et sincèrement.



Ces trois âmes en perdition vont-elles trouver la paix ? Pourront-elles être réunies et vivre en harmonie? Quel sera la réaction d’Hannah, face à Peter ? En effet ce dernier lui rappelle son fils disparu. Ces personnages sont très attachants. Chacun porte un lourd fardeau. Entre les lignes de ce roman, l’auteur nous fait retrace la dure réalité des camps de concentration et des tragédies de la seconde guerre mondiale. Mais les hommes semblent avoir peu de mémoire ! Nous sommes en 2022 et de telles exactions se renouvellent au quotidien ! Je vous conseille ce récit, bien construit avec une belle histoire d’amour, de reconstruction et la visite d’un grand pays. Bonne journée à tous. ( 30/04/2022)


Lien : https://lucette.dutour@orang..
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La librairie des coeurs brisés

Cette lecture part d'un quiproquo..... Non seulement pour moi qui voulait une lecture détente mais aussi pour la personne qui m'a offert ce roman connaissant mon attachement aux librairies, aux livres, aux écrivains. Elle s'est fiée au titre et celui-ci est trompeur car finalement la librairie ne tient qu'un petit rôle dans l'histoire, une sorte d'alibi.....



C'est avant tout l'histoire d'un homme Tom, un fermier australien dans les années 60 qui va vivre deux histoires de couple : la première avec Trudy, qui lui fera découvrir la joie d'être père d'un fils qui n'est pas de lui mais qui lui sera enlevé,  la seconde avec Hannah, juive hongroise d'une quinzaine d'années de plus que lui, survivante d'Auschwitz, propriétaire de la librairie qui vient de s'ouvrir dans le village.



Le thème principal de ce roman est finalement l'amour qu'il soit envers un enfant même si celui-ci n'est pas le sien ou pour un enfant mort mais aussi l'amour dans le couple quand celui-ci est instable en raison de l'état psychologique d'un des deux. En effet Tom, taiseux, naïf, a le chic pour s'éprendre de femmes à l'esprit fragile : Trudy suit ses intuitions, le quitte puis revient pour finir par entrer dans une congrégation religieuse emmenant son fils de force et  Hannah qui se refuse à aimer désormais de peur de trop souffrir.



J'ai trouvé l'écriture assez froide, distante, sèche, sans poésie ni rythme, les événements assez convenus. Tom, le personnage central, est finalement représenté comme un homme simple et  bon, presque trop. Son attachement pour Peter, son beau-fils est profond mais j'aurai peut être aimé que l'histoire se concentre plus sur ce lien qui les unit car pour moi ce fut les plus beaux passages comme ce qui le lit à la terre de ses ancêtres.



La construction faite de flash back est parfois assez gênante en particulier sur la fin car le presque chevauchement des dates donne un sentiment d'incohérence. Je me suis également interrogée sur une affirmation page 175 concernant la présence d'immeubles au XVème siècle ?



Une fois fini, je me suis dit que l'auteur avait pourtant mis tout ce qu'il fallait pour donner de l'émotion : abominations dans le camp de concentration, violence sur un enfant dans une secte évangéliste, répétitions des malchances pour Tom dans sa vie amoureuse etc.... et pourtant rien n'y a fait et je pense que cela tient dans l'écriture qui a manqué pour moi de fluidité et de profondeur.



En quatrième de couverture il est mentionné poésie, tendresse et ironie, ode à la beauté des paysages et des hommes, ode à la vie..... Moi je n'ai pas ressenti cela et je pense que cela tient en grande partie au style, une énumération d'événements mais sans émotion, presque mis bout à bout pour en faire une histoire.



Je n'en dirai pas plus, on est parfois trompé sur un roman par son titre, son résumé mais on fait, parfois, malgré tout une belle découverte. Là je pense que je suis soit passée à côté soit il fait lui aussi partie d'une littérature pour laquelle je n'ai pas de dispositions.....



"Le passé s'applique à influencer ce qui lui succède - un pari sur l'immortalité. (p322)"
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Comment je suis devenu moi-même

Irvin Yalom ou comment faire le bilan existentiel de sa propre vie.

Voilà un témoignage des plus intéressants que d'entendre le thérapeute faire son anamnese à lui tout seul.

Ici encore on constate que cet homme aura su se libérer et même parler de son manque de confiance en soi dans sa jeunesse, de ses sentiments de honte face à ses parents ou encore de son côté professionnel qu'il a su aborder sur un certain nombre de chapitres un peu trop longuets pour ma part. Cela dit, développer des thérapies de groupe lui a valu une très bonne carrière de psychothérapeute.

Sans oublier les ouvrages dans son domaine comme "le jardin d epicure", "et Nietzsche a pleuré" "la méthode schopenhauer" et la famille qu'il a pu constituer avec sa femme Marilyn, cet ouvrage reste à lire et il ne reste plus qu'à lui souhaiter une bonne fin de vie...
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