Dans le froissement des collines
dans l'herbe jeune du blé
dans l'éclair arrondi du ruisseau
qui traverse le pré
l'oeil saisit l'espace d'un instant
ce que l'âme
ne pourra pas retenir
et que rien
ne saurait décrire
Au-delà des lignes
qui arrêtent le regard
est un monde que l’on ignore
Le ciel et son nuage subreptice
l’inventent
mais les lignes
qui arrêtent le regard
renvoient le regard
à lui-même
aux secrets
qu’il lui reste à découvrir
au profond de l’être
Pauvre humanité
des petits matins hâtifs
avec tous ces écoliers
plaqués contre leur cartable
et le regard rouge
des mères pressées
et ces fonctionnaires
en imperméable
pauvre humanité hagarde
accrochée aux grilles
d’une fausse vie
en ces matins
au soleil éteint