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Citation de Partemps


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Mais qu’est-ce alors que l’esprit s’il n’est pas défini métaphysiquement ? Heidegger cite le dernier poème de Trakl, « Grodek », qui parle de la « flamme ardente de l’esprit » (heissen Flamme des Geistes) et souligne que contrairement à la tradition, l’esprit est chez Trakl associé au feu et non au souffle, pneuma ou spiritus. L’esprit en tant que flamme est l’hors de soi, das Ausser-sich (c’est par la même expression que Heidegger définissait la temporalité dans Être et temps16) et Heidegger invoque ici à nouveau l’étymologie du mot Geist, dont le sens originel est « être soulevé, transporté, mis hors de soi ». L’esprit ainsi défini est l’origine unique du bien comme du mal, de la douceur comme de la violence. Heidegger, comme il le faisait déjà à la suite de Schelling17, réfute ici la thèse métaphysique selon laquelle le mal provient du sensible en affirmant que le mal est spirituel, spirituel non pas par opposition à matériel (geistig), mais en tant que mal provenant de l’esprit (geistlich), en tant qu’en lui il y a insurrection de l’élément extatique qui se disperse hors de la dimension rassemblante du sacré. Le mal est donc lié à l’absence de rassemblement sans lequel il n’est pas de douceur. L’esprit est en effet ce qui jette l’étranger dans le voyage et qui fait ainsi don de l’âme. Mais en retour, pour qu’il y ait rassemblement, l’âme doit se faire gardienne de la flamme de l’esprit.
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