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Citation de fanfan50


Ma mère courait de l'un à l'autre pour emprunter de quoi régler quelques dettes brûlantes, lorsque mon grand-oncle Adolphe disparut, laissant des biens appréciables.
C'était un homme au physique abondant sous des gilets de soie barrés d'une chaîne d'or. Il était mort subitement, sans testament. Alors commença la saga de l'Héritage.
Elle dura plusieurs mois, palabres et conspirations, clans formés et défaits, cris et fureur. Réparti entre soeurs, neveux et nièces dudit Adolphe, la part de chacun eût encore été substantielle. Or, on se disputa si bien que l'homme d'affaires de l'oncle Adolphe prit sur lui de régler le gros de la question : il fit main basse sur tout ce qui pouvait être subtilisé - l'argent liquide, l'or, les titres... Il détenait la clé du coffre. Cet homme, Pierre W., fut plus tard bien connu à Paris où il jouait les grands bourgeois chics. je ne le nommerai pas davantage, son fils vit encore.
La famille déchirée se ressouda pour maudire le vilain. Ma mère, incapable de faire valoir quelque droit que ce soit, se trouva évidemment évincée de l'ultime partage où l'on s'arrache les parcelles d'immeubles. Elle reçut un sautoir en or et une trembleuse en brillants. Le lendemain, le tout était au clou. Une institution géniale, le clou. On peut tout engager, même ses chaussures. Nous étions des habituées.
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