De l'autre côté du couloir, il y avait un miroir. C'était dans ce miroir que Mlle Paule se voyait, accueillant les malheureux avec sa sèche bienveillance, distribuant les aumônes comme des punitions, questionnant, agissant, et dominant son monde, malgré sa petite taille. C'était sa vie qui défilait dans ce miroir, sa vie de femme supérieure toujours correcte, se penchant, malgré sa culture et son éducation, sur les ignorants et les pauvres. Comment n'eût-elle pas détesté cet été qui vidait le miroir, et la laissait là, inactive, les yeux ronds sous ses grosses lunettes, sortie tout à coup de son rêve, en face d'une réalité que rien ne masquait plus : son corps débile et laid ?