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Citation de SZRAMOWO


Ayant atteint le petit perron ridicule sur la rampe duquel elle posa une main lasse, Marie‑Laure fut obligée de faire un bond pour se réfugier en haut des trois marches, car un bolide lancé d’une main peu sûre venait de freiner juste à ses pieds avec une large projection de graviers qui l’eût fait sursauter ou hurler si un autre conducteur que son beau‑père avait été au volant. Depuis quelque temps, Henri Cresson avait décidé que son chauffeur vieillissait et qu’il était temps pour lui de reprendre la conduite – catastrophe pour les voisins, terreur pour les animaux et ses relations quand ils le croisaient sur la route.
– Mon Dieu, père, dit quand même Marie‑Laure d’une voix froide, mais où est votre chauffeur ?
– L’appendicite… repos, dit gaiement Henri Cresson en descendant de sa voiture, l’appendicite…
– Mais ça fait la quatrième appendicite cette année…
– Oui, mais il en est ravi. Toutes ses assurances sociales, etc., plus son salaire, voilà un homme qui ne fiche rien avec entrain et qui reste au lit quand il le faut tellement il a peur des gendarmes, des assurances et de je ne sais plus quoi.
– C’est vous qui devriez avoir peur.
– Peur ? Et de quoi ? Passez, ma bru, passez, je vous en prie.
Elle détestait qu’il l’appelât « ma bru » mais il ne se privait pas de le faire, malgré les reproches de sa femme, l’imposante Sandra qui avait réussi à se planter sur les marches du perron pour accueillir aimablement son époux alors qu’elle gardait d’ordinaire la chambre.
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