Au lendemain de la première guerre mondiale, alors qu’il semblait avoir déserté un ciel plombé par d’incessants orages d’acier, le soleil brille de nouveau dans les œuvres d’artistes à jamais marqués par une guerre des tranchées qui avait quelque peu fait pâlir ses couleurs. Otto Panhok amorce ainsi en 1919 un cycle de gravures sur le soleil dans une veine expressionniste (Sonne), tandis que George Grosz et Otto Dix le représentant tourmenté, tel un soleil de nuit éclairant une humanité hagarde. Au printemps 1919, Masereel ouvre à son tour les fenêtres de son atelier pour laisser passer la lumière et réaliser les soixante-trois gravures sur bois de son nouveau roman en images : Le soleil. – Extrait de la postface de Samuel Dégardin