Mon cher Hans, comme nous savons peu de choses sur autrui !
Il y a quelques années, à un bal, j'ai rencontré une jeune fille. Elle avait dix-sept ans. Toute vêtue de blanc, elle descendait un grand escalier en dansant. Elle était non seulement belle, mais très intelligente. Je tombai aussitôt amoureux et dansai avec elle jusqu'à deux heures du matin. Ce fut une soirée merveilleuse. Elle avait l'air si gaie et si heureuse ! Et pourtant, à cinq heures, trois heures plus tard, elle se suicida parce que l'homme qu'elle aimait l'avait abandonnée. Je ne m'étais douté de rien. Tout au long de la soirée, malgré sa gaieté apparente, l'idée du suicide ne l'avait pas quittée. Je n'ai jamais oublié cette leçon.