Je devrais être habitué au déclassement : le mien a commencé bien avant ma naissance, avec la Révolution française. Mes ancêtres aristocrates furent exécutés en 1794 et jetés dans une fosse commune au cimetière de Picpus. Le dernier château, celui de mon arrière-grand-mère, vient d'être vendu à un trader. Le niveau de vie de notre famille n'a fait que décroître continuellement depuis trois siècles. D'aristocrate, je suis passé à roturier. Puis de grand bourgeois à petit bourgeois. Plus rien ne me distingue de la classe moyenne, à part le snobisme.