C’est la première fois qu’il opère quelqu’un de l’appendicite. Fatalement ça le timore. Il est tout timide, tout humide. Mais vaillant, toujours ! Béru, c’est le courage incarné, je me plais à le répéter. Il va jusqu’au bout de tout. D’un geste qui pourrait passer pour expert, il fend la brioche du médecin. Il se penche sur la plaie sanglante, trifouille dedans avec ses doigts sales, extirpe de la tripaille, hésite, me consulte du regard par-dessus son masque de gaze. J’ai vu des pièces d’anatomie. Je me repère. Je crois reconnaître l’appendice. Discrètement je le désigne au Gros qui, délibérément, le sectionne. Il fait un nœud avec le reste, bien serré. Maintenant s’agit de recoudre.