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Citation de enkidu_


Dimanche 1er avril 2012

Pour les socialistes, je n’étais rien et je ne suis pas devenu grand-chose. De pantin frivole de la télé-paillettes au rayon Stéphane Bern bis, le clone ayant d’ailleurs dépassé le modèle original, je suis passé au statut plus intéressant de traître à sa double famille, celle de François à laquelle je n’appartenais pas beaucoup et celle du Parti socialiste que je n’intéressais pas du tout, avant de parvenir au stade d’adversaire convenable et plutôt gentillet dont on se demande encore par quel hasard on se voit obligé de ferrailler contre lui. Ils ne le pensaient pas tous avec autant d’âpreté, mais la lutte politique est rude, et en des temps d’antisarkozysme primaire on n’allait pas faire le détail avec le copain de Carla... Mes débuts avec eux ont donc été difficiles, je me heurtais à un bloc de franche hostilité, même si je sentais çà et là des failles que j’investiguais avec prudence. Puis ça s’est arrangé peu à peu ; j’étais disponible, pas rancunier, d’humeur conciliante ; tout élu a un jour ou l’autre besoin d’un ministre, même s’il est de l’autre bord, et aucune conviction n’interdit de sacrifier un peu au principe de réalité. Malgré tout, j’avais aussi quelques amis qui se souvenaient de ma vie d’avant, je les ai gardés et j’en ai eu d’autres. Vers la fin, l’atmosphère est même devenue franchement détendue ; toutes les bisbilles ordinaires n’avaient guère de sens, on pensait que je n’en avais plus pour longtemps. Il y en eut même pour me dire qu’ils me regretteraient. C’était sans risque, ils sentaient bien qu’il m’arrivait d’en avoir marre.
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