AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de comtesseoboulof


Le Radeau de la Méduse.
Théodore Géricault, 1819, huile sur toile, 4.81 x 7.16 m, Paris, Musée du Louvre.
"Pour la première fois, un peintre livrait une reconstitution réaliste d'un évènement d'actualité."
Le Radeau de la Méduse de Géricault fit sensation au Salon de 1819. Pour la première fois, un peintre livrait au public une reconstitution réaliste d'un évènement d'actualité : le naufrage de la Méduse, survenu trois ans plus tôt, au large du Cap Blanc. Trois cent quatre-vingt-dix-morts et seulement dix survivants, après une dérive interminable sur un radeau de fortune. Pour y parvenir, Géricault s'était lancé dans une véritable enquête journalistique. Après avoir écouté le témoignage de deux rescapés, il avait fait réaliser une maquette du radeau par le propre charpentier du navire. Il avait même persuadé des brancardiers de l'hôpital Beaujon de lui prêter des cadavres humains et des membres sectionnés, n'hésitant pas à laisser pourrir sur son toit, en plein soleil, la tête d'un voleur, afin d'étudier toutes les tonalités de sa décomposition. Il fit poser ses modèles pendant des jours sur ce charnier, au milieu des rats et des odeurs de putréfaction. Ce fut le cas de son ami, le peintre Lebrun, qui venait d'attraper la jaunisse, et dont le teint de moribond avait fasciné Géricault. Il servit de modèle pour le père! Et voilà comment le Radeau de la Méduse fit un tel effet sur le public de 1819. Son réalisme morbide avait cent cinquante ans d'avance sur le cinéma et la télévision!
Commenter  J’apprécie          180





Ont apprécié cette citation (10)voir plus




{* *}