Frédéric Taddeï est l'invité du Buzz TV
"Je crois que les responsables de la télévision française sont persuadés que les gens intelligents ne regardent plus la télé, qu’ils sont partis sur internet, et qu’il faut faire de la télé pour ceux qui restent : les crétins et les enfants en bas âge." (Reste à savoir où les "gens intelligents" iront quand les GAFA auront fini de museler l'opinion online. Espérons qu'ils retourneront rebâtir des sociétés à visage humain).
Mais La Dame à la licorne n' a pas encore révélé tous ses secrets. Car les interprétations varient sur l'objet de ce désir, beauté de l'âme selon certains, cœur spirituel pour d'autres. Et bien sûr désir charnel, car la licorne, ne l'oublions pas, est symbole de chasteté. Quant à sa corne, elle revêt une lourde connotation sexuelle.

Le Radeau de la Méduse.
Théodore Géricault, 1819, huile sur toile, 4.81 x 7.16 m, Paris, Musée du Louvre.
"Pour la première fois, un peintre livrait une reconstitution réaliste d'un évènement d'actualité."
Le Radeau de la Méduse de Géricault fit sensation au Salon de 1819. Pour la première fois, un peintre livrait au public une reconstitution réaliste d'un évènement d'actualité : le naufrage de la Méduse, survenu trois ans plus tôt, au large du Cap Blanc. Trois cent quatre-vingt-dix-morts et seulement dix survivants, après une dérive interminable sur un radeau de fortune. Pour y parvenir, Géricault s'était lancé dans une véritable enquête journalistique. Après avoir écouté le témoignage de deux rescapés, il avait fait réaliser une maquette du radeau par le propre charpentier du navire. Il avait même persuadé des brancardiers de l'hôpital Beaujon de lui prêter des cadavres humains et des membres sectionnés, n'hésitant pas à laisser pourrir sur son toit, en plein soleil, la tête d'un voleur, afin d'étudier toutes les tonalités de sa décomposition. Il fit poser ses modèles pendant des jours sur ce charnier, au milieu des rats et des odeurs de putréfaction. Ce fut le cas de son ami, le peintre Lebrun, qui venait d'attraper la jaunisse, et dont le teint de moribond avait fasciné Géricault. Il servit de modèle pour le père! Et voilà comment le Radeau de la Méduse fit un tel effet sur le public de 1819. Son réalisme morbide avait cent cinquante ans d'avance sur le cinéma et la télévision!
La belle Angele de Paul GAUGUIN
Si la belle Angèle était à vendre, c'est un tableau qui vaudrait des millions mais, en 1889, quand Gauguin voulut l'offrir à son modèle, le cadeau fut refusé avec dégoût ! il faut dire qu'à l'époque , à Pont-Aven, la peinture de Gauguin effrayait un peu.
Lorsqu'il peignait un portrait, peu lui importait qui était son modèle. Il exigeait en revanche une immobilité absolue. Le visage devait être absolument inexpressif. Un calvaire interminable qu'endurait souvent sa femme Hortense ou son marchand, Ambroise Vollard, qui eut un jour le maheur de bouger, s'attirant les foudres de Cézanne :"Malheureux, lui dit-il, il faut vous tenir comme une pomme ! Est-ce que cela remue, une pomme ?".
POMMES ET ORANGES
Paul CEZANNE, 1895-1900, huile sur toile, 73 x 92 cm, Paris, Musée d'Orsay

Regardez cet animal. C'est l'Ours blanc de Pompon, comme on l'appelle, qui rendit célèbre son auteur en 1922, à l'âge de 67 ans. Entre François Pompon et les animaux, c'était une vieille histoire. Lors d'un séjour en Normandie, en 1905, cet ancien tailleur de marbre pour Auguste Rodin et Camille Claudel s'était aperçu que les bêtes étaient des modèles formidables. "Elles posent beaucoup mieux que les hommes, disait-il, et ne perdent jamais leur naturel". Il commença par sculpter des poules et des lapins dans la cour de la ferme. Il faisait des esquisses sur place, avec de la terre glaise. De retour dans son atelier, il développait les masses et les volumes, mais attention, il ne reproduisait pas l'animal de manière réaliste, non, il le résumait, en supprimant tout ce qu'il qualifiait de "falbalas ", c'est-à-dire les plumes, les poils, les griffes, les ergots, pour ne conserver que "l'essence même de l'animal. "J'aime la sculpture sans trou, ni ombre", expliquait-t-il .
OURS BLANC
François POMPON, 1928-1929, statue en pierre, 163 x 251 x 90 cm, Paris, musée d'Orsay
Au-delà de la parabole, Vénus avait pour Lucas Cranach un atout majeur : son érotisme. Peindre Vénus était le meilleur moyen de peindre une femme nue. Un art ou il va exceller, au point de créer sur des centaines de tableaux un véritable stéréotype de la beauté féminine : le front bombé, les yeux légèrement bridés, avec des cheveux blonds, des petits seins, de longues jambes et des grand pieds, un peu déhanchée, toujours lascive. Une beauté assez éloignée des recherches anatomiques des artistes de la Renaissance, mais que l'on verrait très bien aujourd'hui défiler sur un podium pendant la Fashion Week.
VÉNUS ET L'AMOUR - CRANACH L'ANCIEN (Lucas Müller dit) 1531, huile sur toile, transposé de bois sur toile 176×80cm, Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique.
Si Le lion au serpent eut un tel succès au Salon de 1833, c'est qu'on voulut y voir une allégorie politique : la Monarchie écrasant la République lors de la révolution de 1830. Le roi Louis-Philippe en commanda d'ailleurs un, qu'il fit installer dans le jardin des Tuileries, ce qui fit hurler les membres de l'Institut : "Prend-on le jardin des Tuileries pour une ménagerie ?, s'indigna l'un d'eux. Remettez ce lion en cage !".
LION AU SERPENT
Antoine-Louis BARYE, 1872, bronze, 35 x 37 x 20 cm, Montpellier, musée Fabre
Vous avez déjà aperçu ces têtes grimaçantes, souvent hideuses, parfois grotesques au-dessus d'une porte, sous une fenêtre, un balcon ou un pont. Ce sont des mascarons, de l'italien mascherone, qui veut dire masque. Celle-ci a été sculptée sur le Pont-Neuf, à Paris, au XIXe siècle. Oh, pas pour vous faire peur, non. Ce n'est pas à vous qu'elle tire la langue. C'est aux mauvais esprits ! Les mascarons sont là pour nous protéger, pour chasser les démons. Depuis l'Antiquité, on croit au pouvoir protecteur des visages. Chez les Grecs, c'était le masque de Méduse, décapitée par Persée, qui protégeait les temples. Chez les Romains, c'était celui de Janus, le dieu au double visage, qui gardait l'entrée des villes. Autant de mythes païens que les artistes de la Renaissance italienne se sont fait une joie de revisiter.
Mascaron du Pont-Neuf
Vers 1851-1858, Pierre sculptée , 60 x 96 x 77 cm , Paris, musée Carnavalet
"Cet agenda de la célèbre émission d'Art d'Art présente l'année à travers les grandes expositions françaises, mais aussi les foires, salons, anniversaires et manifestations artistiques à ne pas manquer. A chaque semaine son événement culturel et l'oeuvre qui l'accompagne. A la fois pratique et esthétique, cet agenda fera le bonheur des amateurs d'art comme de tous les curieux !"