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Citation de YANCOU


"Curieux comme l'homme haït la tradition, et pourtant, il ne parvient pas à vivre sans elle. Ce combat contre la vision "académique" a débuté il y a bien longtemps, et ce dans la peinture. La progression est évidente entre des peintres comme Gauguin ou Cézanne et des cubistes comme Picasso ou Léger. Et Derain, qui s'est aussi rallié au cubisme, étudie les primitifs italiens. Si, d'aventure, on a lu les Chants de Maldoror du comte de Lautréamont (qui s'appelait en fait Isidore Ducasse et a vraisemblablement fini dans une maison de fous en Belgique), les vers de Huelsenbeck n'ont rien de si étrange :

Peu à peu, le bloc des maisons
ouvrit son ventre en sa moitié
Puis la gorge enflée des églises
héla les abysses en dessus
Ici se chassaient tels des chiens
les couleurs des terres visibles

Mais bien plus que Lautréamont, peu ou prou inconnu, c'est Rimbaud qui a exercé une influence décisive. Ce poète écrit entre seize et vingt ans. Puis il détruit à peu près tous les manuscrits (par hasard, sa sœur en a gardé quelques-uns) et prend la fuite, comme Ball pour ainsi dire "hors du temps", il vit en Abyssinie, rentre, meurt jeune.
De nos jours, où une guerre est très vite oubliée pour faire place à une autre, il est difficile de recréer l'atmosphère de ces temps passés. Nul ne peut nier que le dadaïsme revêtait jadis une certaine nécessité intrinsèque : sinon, comment expliquer l'intérêt que rencontrèrent ces soirées ? En dépit de prix d'entrée exorbitants (ou peut-être grâce à eux), elles affichaient toujours complet. On m'objectera que le public étai snob, attiré par la seule nouveauté. Certes, mais ne sont-ce pas le plus souvent ces snobs honnis qui permettent le développement d'un regard nouveau?"
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