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Citation de enkidu_


Le 20 février 1932, Schuon écrit à Jenny : ‘’J’ai subitement perdu mon emploi (…) tout est fini. J’ai suffisamment ‘’joui’’ de l’Europe. Elle m’a repoussé comme de la poussière. La semaine prochaine je serai déjà en Algérie, sans le moindre espoir terrestre, même sans argent. Qu’importe ? (…) Au revoir ici-bas ou au Jardin d’Allâh (…) quelques semaines après, Schuon se rend effectivement à Bâle puis à Lausanne où il perfectionne son arabe et fait la connaissance d’un Persan(1) qui lui enseigne la Fatihah (la sourate qui ‘’ouvre’’ le Coran) et enfin à Mulhouse où on lui propose un travail bien rémunéré. Mais rien n’y fait, sa décision est prise.
(…)
En se promenant sur le port [de Marseille], Schuon et Lucy von Dechend font la connaissance d’un marin d’origine arabe qui leur fait visiter un bateau en partance pour la Chine et découvrir la petite zâwiyah que les marins ont aménagé dans la cale. Ceux-ci expliquent qu’ils sont membres d’une confrérie de Mostanaghem… en sortant du navire, Schuon et son amie vont s’attabler dans un café proche du port. Un homme de type hindou entre à son tour. A la demande de Schuon, qui rêve toujours de partir en Inde, il s’installe à leur table. C’est à ce moment qu’un enfant s’approche de Schuon et insiste pour qu’il écrive quelque chose. Pour répondre à la demande de l’enfant, Schuon inscrit la Shahâda en arabe sur le papier qu’il lui tend… ce qui ne manque pas de surprendre le nouvel ami. Mis en confiance, celui-ci explique alors qu’il se nomme Hadj Shuti Mohammed, qu’il est pakistanais et qu’il revient de Mostaghanem où réside son maître, le vénérable Sheikh El Alloui… dès le lendemain, Hadj Shuti – dont Schuon dira qu’il fut pour lui comme un ‘’ange gardien’’ – les conduit dans une petite zâwiyah proche du Vieux-Port où des derviches yéménites ont coutume de se réunir. Ce sont eux aussi des disciples du vieux maître soufi et ils encouragent évidemment Schuon à se rendre à Mostaghanem.

(1) – Il s’agit de Seyyed Hassan Imâmi, descendant du Prophète comme son titre (Seyyed, Seigneur) l’indique. Il deviendra Mufti à Téhéran. Il semble en fait que Schuon ait pris la décision de devenir musulman à Paris peu de temps auparavant mais que son ‘’entrée’’ dans l’Islam n’ait été effective qu’à Mostanaghem. (Jean-Baptiste Aymard, pp. 12-13)
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