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Citation de catmo0105


Et puis j’ai croisé tes yeux. Subitement, sans que j’y prenne garde, la glace a fondu. Ton regard m’a redonné vie. Il fut le feu qui a traversé mon hiver, le vent qui a balayé les débris de ma vie d’avant, la terre que j’ai à nouveau sentie sous mes pieds, et l’eau qui a lavé mes plaies. Qui suis-je pour lutter contre les forces élémentaires ? Tu es arrivé dans mon monde et tu l’as fait tien, tu t’es fait roi incontesté, désiré et attendu. Un roi sans noblesse, sans retenue, sans mesure, mais un roi indubitablement, un roi de chair, de force et de chaleur. Tu m’as ramené à la vie. Ce que j’ai refusé de voir jusqu’à maintenant, c’est que ce fut au détriment d’un morceau de la tienne. Carnassier, j’ai arraché de mes canines un large lambeau de ta chair, et t’ai haï de ne pas m’en céder davantage. Cinq mois à te culpabiliser, cinq mois à attendre l’autorisation d’être là, avec toi, ce soir et puis celui d’après aussi peut-être, ultime privilège, et me repaître de ta voix qui a fendu mon âme. Toi, tu comblais mon attente en passant de bras en bras, tu allongeais ma peine en naviguant de lit en lit. J’ai pris perpète. J’aurais dû en profiter. Je le vois maintenant, à l’éclairage vacillant de la douleur véritable.
Le manque est une sensation affreuse. Tu t’effrites dans mon âme en tessons coupants comme des rasoirs. Déjà, dans ma tête, la sonorité de ta voix a changé, elle n’a plus la même texture, le même velouté. Je suis un putain de camé, il m’en faut plus, je veux l’entendre encore et encore, il me faut ma dose.
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