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Critiques de Gabrielle de Lassus Saint-Geniès (9)
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Hortus

Il y a deux façons de lire ce recueil de poésies : Soit classique en débutant par le début et la lettre A puisque les poèmes se déclinent suivant l’alphabet, soit de façon plus bohème en feuilletant et lisant ici et là un quatrain selon son humeur. On peut aussi combiner les deux méthodes, ce que j’ai fait. Après avoir butiné ces vers hommages aux fleurs, fruits et arbres de ce recueil, je l’ai repris lettre après lettre tout en admirant au passage les dessins à la fois sobres et détallés de Pascal Brault.

Pas moins de 880 quatrains composent ce recueil de 349 pages. On débute avec l’Abélia Chinensis, cet arbuste venu de loin et l’injonction de la poétesse dit « Va sans reculade et ne te retourne pas ! » et on termine avec le Zizania Aquatica et ce dernier vers : « Qu’en toute zizanie naît rédemption ».

Entre temps, on aura croisé Clémentine avec ses « deux méridiens sans pépins pour quartier », Germandrée s’ennuyant « au fond d’un pré » et le pamplemousse « avec son écorce qui se trémousse ». On aura appris que « L’Epinard soulève poids et haltères. Avec discipline de fer forgé » et que les oignons « font pleurer l’œil brun des aïeules mémorables. »

Au gré de l’inspiration de la poétesse, les plantes s’habillent. Quand le Népenthes est « Dandy en jaquette portant chapeau melon », « La digitale enfile ses gants de bergère » tandis que la sagine penche « son vertugadin qu’une naine garde » et que la pomme de terre est « duchesse en robe des champs ou d’argile ».

Et si je devais en choisir un seul, ce serait le lycope :

« A pas de loup va le lycope, chanvre d’eau

Surveillant les ondines de la roselière,

Glabre gitan qui ne ferme pas ses paupières,

Un peu voyou quand il leur caresse le dos. »



Je remercie les éditions Erick Bonnier et Babelio pour cette jolie promenade en poésie dans ce vaste jardin plein de couleurs, d’odeurs et de sentiments.



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L'Anglaise d'Azur

La biographie d’Anna ATKINS dessine le portrait d’une anglaise et de l’Empire Britannique durant les soixante dix premières années du XIX siècle.



Fille du savant John CHILDREN, Anna perd sa mère à sa naissance, grandit durant les guerres napoléoniennes, subit la ruine de sa famille contrainte de vendre la demeure familiale, voit sa première belle-mère mourir au bout d’un an de mariage, supporte de longues fiançailles avec John ATKINS parti en Jamaïque gérer l’exploitation de sa famille, tout en travaillant aux cotés de son père et en devenant experte en botanique, ce qui lui offrira l’opportunité de recevoir le Baron CUVIER à Londres. Elle est chargée d’illustrer les catalogues des collections botaniques du Britisch Muséum.



Anna a le bonheur de voir son père se remarier, vit une union heureuse quoique stérile, et croise Jane AUSTEN, Lord BYRON, Mary SHELLEY puis William TALBOT et John HERSCHEL, pionniers de la photographie, qui l’initient à la technique du cyanotype qu’elle exploite immédiatement pour représenter algues, fougères et fleurs.



Contemporaine de Victoria et Albert, de WELLINGTON puis DISRAELI, elle est citoyenne de la puissance conquérante et dominante de son siècle et observe le déclin de la France fragilisée par une instabilité politique chronique qui condamne le roi Louis-Philippe puis Napoléon III à finir leurs jours en Angleterre.



Cultivée, dotée d’une formation scientifique exceptionnelle, proche de la nature, Anna est une artiste exceptionnelle mais un peu oubliée 150 ans après sa mort.



Anna ATKINS ressuscite aujourd’hui grâce à la plume de Gabrielle de LASSUS, poète et historien expert du XIX, dont le précédent ouvrage Hortus Conclusus révéla l’an dernier son talent littéraire et ses connaissances botaniques.



L’anglaise d’Azur trouve naturellement sa place aux cotés des biographies d’André MAUROIS et notamment de son fameux « Ariel ou la vie de SHELLEY » irremplaçable clé d’accès à la vie littéraire britannique du XIX.



Ce premier roman est un des faits marquants de cette rentrée littéraire ; rédigé par une belle plume, d’une lecture agréable, il ramène au premier plan une femme exceptionnelle par sa créativité et sa science.
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Hortus conclusus : Les litanies du jardin

J’aime les beaux livres, et j’avoue avoir été séduit par Hortus Conclusus, les litanies du jardin, herbier de 650 quatrains que Gabrielle de Lassus consacre à la flore et que Pascal Brault illustre d’une quarantaine d’aquarelles.



Préfacé par Jean-Paul Guerlain, ce bouquet, est riche de références mythologiques et son titre, issu du Cantique des Cantiques, évoque le culte marial et la vision mystique du paradis.



Gabrielle de Lassus confie « Poétesse, je suis partie du détail de mon intériorité, mine fabuleuse dont j’ai extrait le minerai à la force de mon bras, à la fatigue de mon esprit et à la source de mes larmes, comme la chercheuse d’or en quête de son trésor, comme l’alchimiste abandonne tout pour trouver la pierre philosophale. »



En dégustant jours après jours, ces poèmes et ces aquarelles, le lecteur plonge dans un univers de beauté où l’oeil et l’oreille s’immergent dans les merveilles de la nature. Cet ouvrage ouvre les yeux et l’esprit et son lecteur en se promenant ensuite dans les jardins ou dans la campagne y découvrira des richesses botaniques qu’il ne soupçonnait pas.
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Hortus

Voilà un petit bijou : Un recueil de poésie organisé en abécédaire et qui forme un atlas de botanique. car le sujet ce sont les plantes.



Chaque plante est nommée avec son nom latin et dévoile un quatrain à son ode. C'est très raffiné, illustré parfois d'un dessin au graphite. On trouve beaucoup de références à la mythologie, à la botanique, et le niveau de langage est souvent soutenu. C'est donc également un livre riche en vocabulaire.







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L'Anglaise d'Azur

Anna Atkins a eu la chance d'avoir été élevée par un père qui crois que chacun homme u femme doit développé son esprit et son intellect. ce point de vue n'était pas courant au 19ème siècle. Ainsi, elle étudia les sciences, le dessin, la botanique notamment

Elle parviendra à concilier l'amour qu'elle a pour son mari et ses recherches. Elle s’intéressera notamment au travail William Henry Fox Talbot et John, Hershel. La photographie et le cyanotype accompagneront dès lors tous ses travaux. Elle en deviendra une des spécialiste et l'utilisera notamment pour répertorier de algues, fougères et fleurs.

Livre agréable qui nous apprend à apprécier une des femmes étonnante du 19ème siècle

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Hortus

Un magnifique livre ou se dresse des portraits de fleurs superbement illustrées.

Un véritable bijou botanique, présenté par ordre alphabétique.

A chaque lettre de l'alphabet se conte une fleur, un arbre, un fruit ou tout autre beauté présenté en latin et raconté en vers d'une poésie fine et chantante.

J'ai beaucoup apprécié me perdre au fil des pages pour m'éblouir de ces dessins merveilleux.

Une belle préface de Jean-Paul Guerlain.

Un très beau travail graphique et poétique à découvrir et redécouvrir au fil de nos envies.



Merci a Babelio et a Eric Bonnier édition pour cette belle découverte.

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L'Anglaise d'Azur

Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Erick Bonnier pour ce livre très intéressant. Anna Atkins est une jeune femme ayant été élevée au XIXème siècle sous la houlette de son père qui lui a appris que son esprit était son plus bel atour. il lui a enseigné les sciences, la botanique, lui a appris à être curieuse à poser des questions. Elle va construire sa vie autour de ce principe et alors qu'elle tombera amoureuse et se mariera poursuivra ses études et ses recherches. Elle se plongera notamment dans les recherches sur la photographies comme William Henry Fox Talbot et John, Hershel. Elle deviendra une des plus grande spécialiste de la pratique du cyanotype et l'utilisera notamment pour répertorier de algues, fougères et fleurs.

Une jeune femme à la vie remplie que nous sommes heureux de découvrir sous la plume de Gabrielle Lassus Saint Genis.
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L'Anglaise d'Azur

J’ai passé un très agréable moment en compagnie d’Anna Atkins, femme étonnante et attachante, botaniste passionnée. Curieuse et amoureuse de la nature, elle sera une pionnière de l’utilisation de la photographie, notamment les cyanotypes, pour ses ouvrages illustrés de botanique.

L’atmosphère du livre m’a rappelé Miss Charity de Marie-Aude Murail. Deux femmes dans un monde d’hommes qui s’émancipent et vivent dans leur passion, vivent dans leur art. J’ai aimé suivre cette amoureuse de la nature, j’ai frémi en même temps qu’elle devant les premiers émois de l’amour et leurs incertitudes, j’ai parcouru la campagne à ses côtés, cueillant plantes et fleurs pour ensuite les presser dans son herbier.

Cependant, j’ai souvent eu l’impression de lire une éphéméride des années qui défilent, comme un fast forward de son journal. Oui la mise en situation dans le siècle est intéressante, voire nécessaire, car elle nous plonge dans ce siècle qui découvre, étudie, expérimente et va d’inventions scientifiques en révolution industrielle. C’est le siècle de Darwin, de Daguerre, de Talbot, cela bout et cela frémit.

Toutefois, à la longue, cela m’a lassée et l’ennui est apparu. J’ai eu l’impression de perdre mon lien intime avec Anna Atkins, je n’entendais plus sa voix intérieure, parasitée par le fracas du temps qui passe. Je n’ai plus que suivi son histoire comme une spectatrice qui regarde par la fenêtre. C’est vraiment dommage car l’écriture est belle, fluide et toujours renouvelée. Avec des notes de poésie qui ne sonnent jamais faux. Même si les (nombreuses) descriptions de personnages auraient mérité davantage de finesse.

Merci à Gabrielle de Lassus Saint-Geniès d’avoir mis en lumière cette femme d’exception, qui a marqué son temps et été injustement oubliée. Merci à Babelio et aux éditions Erick Bonnier pour cette lecture à l’occasion de l’Opération Masse Critique

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L'Anglaise d'Azur

L'Anglaise d'Azur est un récit sur la vie d'Anna Atkins (1799-1871), une Anglaise considérée par certains comme la première femme photographe de l'histoire. Fille du scientifique John George Children, elle grandit dans le Kent et y passe la plus grande partie de sa vie. Elle réside néanmoins plusieurs années à Londres, d'abord avec son père, qui travaille pour le British Museum, puis avec son mari, John Atkins, qu'elle épouse en 1825. Passionné de chimie, de minéralogie et de zoologie, Children est très proche de sa fille unique, avec qui il partage ses connaissances. La mère d'Anna étant morte à la naissance de cette dernière, le jeune femme grandit dans l'ombre de ce père savant grâce à qui elle rencontre de nombreux scientifiques et ingénieurs tels William Henry Fox Talbot et John Herschel, pionniers de la photographie.



Fascinée par les plantes, Anna confectionne un herbier et assiste son père dans la classification de différentes espèces d'algues. Elle devient membre, en 1839, de la Société botanique de Londres, l’une des rares sociétés savantes qui accepte alors les femmes en son sein. C'est à cette période que sont développés plusieurs ancêtres de la photographie tels le daguerréotype français et le calotype anglais. Mais c'est pour le cyanotype que se passionne Anna : un procédé chimique qui permet d'obtenir un tirage photographique de couleur bleu azur. Un an à peine après la mise au point du procédé par Herschel, Anna commence la publication des British Algae, un recueil sur les algues britanniques illustrés par des cyanotypes qu'elle réalise elle-même. Dix ans plus tard, elle applique le même procédé aux fougères. Restée sans enfants, elle se consacre toute sa vie à l'étude de la botanique et lègue son herbier au British Museum quelques années avant sa mort, à l'âge de 72 ans.



L'ouvrage de Gabrielle de Lassus Saint-Geniès a le mérite de dévoiler un destin de femme jusque-là restée dans l'ombre des hommes qu'elle a côtoyés. Femme de son siècle, Atkins n'a pas jamais cherché à se positionner au-devant de la scène et son intérêt pour la botanique et la photographie s'est principalement exercé dans un cadre domestique. Spectatrice des grands bouleversements scientifiques et politiques du siècle, sa vie se déroule en coulisses, rythmée par les mariages, les naissances et les décès de ses proches.



Si l'auteure a le mérite de restituer de manière aussi fidèle que possible le quotidien et la façon de penser d'une bourgeoise du XIXe siècle, le résultat est parfois un peu ennuyeux pour le lecteur. Rédigé au passé à la manière de mémoires apocryphes plutôt qu'au présent à la manière d'un journal intime, le récit adopte souvent un style assez dense voire académique avec de nombreuses descriptions détaillées de personnes et de lieux. Ainsi, dans les premiers chapitres notamment, la description systématique du visage de chaque nouveau personnage mentionné créé un effet de "liste" qui n'aide pas vraiment le lecteur à s'y retrouver.



L'Anglaise d'Azur est donc bien une biographie romancée plutôt qu'un roman biographique. Pas de suspense ni de tension dramatique, mais une tranche de vie mise dans le contexte de son époque et relatée sur un ton très pudique, caractéristique de la réserve attendue des femmes de la bonne société au XIXe siècle. Un livre à recommander aux amateurs de l'Angleterre victorienne et à ceux qui s'intéresse à la condition des femmes au XIXe siècle. On sait gré à Gabrielle de Lassus Saint-Geniès de nous offrir à lire les mémoires qu'Anna n'a jamais écrits, préférant se consacrer à celles de son père (Memoir of John George Children, publiés en 1853).



J'ai aimé...

• le sujet du roman ;

• le souci de véracité et l'effort de l'auteure pour rester fidèle aux archives ;

• la structure chronologique du récit avec des chapitres cohérents et bien équilibrés.



J'aurais aimé...

• une intégration un peu plus subtile du contexte historique. Les références aux principaux évènements politiques et scientifiques de l'époque sont très intéressantes mais leur insertion dans le récit est parfois cousue de fil blanc, comme lorsque l'auteure énumère tout ce qui laisse Anna indifférente (ex. "Je me souciais peu que le recensement de la Grande-Bretagne indiquât vingt millions d'habitants. (...) Le rétablissement de la hiérarchie catholique romaine en Angleterre me laissa indifférente.") ;

• des confidences un peu plus intimes, que la romancière aurait pu imaginer en tenant compte de la vie personnelle d'Anna. Sa relation de couple et sa stérilité sont ainsi évoquées de manière très lisse, alors qu'elles auraient pu donner lieu à des développements dramatiques et psychologiques intéressants ;

• des descriptions moins détaillées et moins systématiques des personnages et des lieux, ainsi qu'un peu plus d'action et de dialogues.



Merci aux Éditions Erick Bonnier de m'avoir permis de chroniquer cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masse critique de Babelio.
Lien : http://histfict.fr/l-anglais..
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