Gala de Spax

Une douce voix masculine me fit sursauter. Un homme, accroupi face à moi, me regardait pleurer. Je ne l'avais ni vu ni entendu arriver. De longs cheveux blancs, aussi fins que des fils de soie, tombaient sur ses épaules carrées. Malgré la blancheur de sa chevelure, il ne paraissait pas vieux, la trentaine tout au plus. Ses yeux dorés étaient surprenants, captivants, même. On aurait dit deux pépites d'or liquide. Nous nous contemplions, aussi étonnés l'un que l'autre. Il porta sa main sur ma joue et en retira une larme qu'il inspecta attentivement.

- Je n'ai jamais vu une âme pleurer, dit-il, surpris.

- C'est parce que je n'en suis pas une.

- Vous n'êtes pas une Native pourtant, ils sont bien incapables de sentiments.

J'approuvai mentalement sa réflexion.

- Je suis humaine...enfin j'espère.