Saturée. Écoeurée par tous ces sons parasites, envahissants, ces pseudo ambiances sonores. Indigestion auditive. Je rêve de la voix qui se tait. De la parole qui s’abstient. Pourquoi est-il indésirable, le silence, dans nos vies ? On le croit gêné, gênant, ou hostile. On s’enferme dedans. C’est de l’absence, du manque. Il interroge, il inquiète. L’heure est à remplir le vide, l’espace, à le combler, à le calfeutrer, à l’étouffer. Plus un lieu, une boutique, un restaurant, une gare, qui ne se croie tenu de déguiser le silence de désolantes mélodies rebattues, assassinées par des orchestrations accablantes.