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Citation de hcdahlem


Tandis qu’il marche vers l’atelier de Man Ray, Robert repense à la soirée d’adieux que Man et Kiki ont donnée pour lui avant son départ pour Cuba. Comme elle lui semble loin! Yvonne était la, ils ont bu des vins délicieux, son amour riait, Kiki a chanté et il a récité des vers de Victor Hugo. Oui c’est ça, il s’en rappelle maintenant, parce que Kiki a fini par lui réclamer gentiment: « Du Desnos, du Desnos! » Alors il a sorti une feuille froissée de sa poche, dépliant le récit en forme de poème qu’il avait écrit à une table du Dôme. En lisant, il les sentait suspendus à sa voix, il entendait la densité du silence de Man Ray, son excitation. Quand il a terminé, le photographe lui a dit avec son accent inimitable:
– Robert, ton poème c’est un film, tu sais? just the script I was looking for. Nothing to change.
Se levant pour finir son verre, d’une démarche que l’ivresse rendait chancelante, l’Américain a demandé à Robert s’il l’autorisait à mettre ses mors en images. Kiki applaudissait, ravie :
– Quelle idée merveilleuse! Je veux participer, Man. Laisse-moi jouer la femme fatale.
Man a hoché la tête en souriant, et Yvonne a souligné qu’avec Kiki la brune, il fallait un blond, pourquoi pas André de la Rivière ? Et pour jouer l’intrus qui enlève Kiki au héros, qui mieux que Robert lui-même ?
¬– On va tourner la dernière scène après Cuba, Bob, a réfléchi Man Ray. Better this way. Je promets, le film est prêt quand tu reviens.
Ce projet euphorise le poète. Depuis toujours, les écrans de cinéma sont le prolongement de ses rêves.
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