En conclusion, cher lecteur, je veux partager avec vous la seule chose intéressante dite par un professeur dans l'un des rares cours auxquels j'ai réussi à assister (...).
Il a dit que notre concept du temps n'est pas inné, mais appartient à notre culture. "L'heure n'est apparue qu'avec l'horloge". Ça remonte aux moines, a-t-il expliqué, avec leurs matines, leurs complies et tout ça. Et à mesure que s'est développé notre capacité à diviser nos vies en petites tranches, le temps lui-même s'est accéléré. Le professeur a commencé à dresser des plans sur la comète à partir de ça, mais j'étais déjà ailleurs, accrochée à cette idée : la division du temps en unités toujours plus petites qu'il faut remplir, et de quelle façon elle détourne l'attention.
La question que vous devez vous poser, je pense - la question qu'il ne faut jamais cesser de se poser dans ce tourbillon de vitesse - c'est où serez-vous dans vingt ans, ou dans trente ? Ou, quand vous serez sur votre lit de mort, où aurez-vous été ?