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3.71/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Sète , 1984
Biographie :

Née à Sète en 1984, Irène Gayraud est écrivaine, poétesse, traductrice et enseignante-chercheuse.
En collaboration avec Christophe Mileschi, elle a publié une traduction des Chants Orphiques et autres poèmes de Dino Campana, aux éditions Points Poésie en 2016. Elle est membre de l’Outranspo (Ouvroir de translation potencial).
Elle participe au comité éditorial de la revue bilingue (français-espagnol) FRACAS, pour laquelle elle traduit des auteur(e)s hispanophones contemporain(e)s. Elle est également membre du comité de rédaction de la revue de poésie contemporaine Place de la Sorbonne.
Musicienne, elle travaille souvent en collaboration avec des compositeurs de musique contemporaine, comme poète et récitante (Luis Codera Puzo, Helena Winkelman, Fernando Munizaga, Sergio Nuñez Meneses, Daniel Alvarado, Marta Gentilucci...).
Elle est maîtresse de conférences en littérature comparée à Sorbonne Université.
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Source : https://irenegayraud.wordpress.com/bio/
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
    Dans les spires


    Extrait 2

    Il leva les yeux vers le soleil éblouissant. Dans
le vent passait  un air de flûte  qui s’enroulait  en
mélismes. Les coups venant d’un échafaudage voisin
semblaient en marquer la pulsation magique.
    Le jour  où  il  tomberait  d’un toit,  un vol
d’hirondelles viendrait  nicher dans la  charpente
avec un léger bruit de papier que l’on froisse.
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MAGMATIQUES, 10


Extrait 2

Les cendres brûlantes se suspendent
éreintent l’air poudroyé
lui donnent
la consistance d’un fruit cuit
que j’avale en respirant.

Sur ma tête levée s’amoncellent
comme un lange chaud
entre mes flancs entre mes lèvres
les téphras ardents.
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Extrait 1 : Éros sonore


C/

Nous nous sommes revus chez elle, dans son appartement rempli de livres. On eût dit qu’elle tenait à avoir, où qu’elle se trouvât, un livre à portée de main. Il y en avait partout. Même tout gondolés, au bord de la baignoire dans la salle de bains. Des livres et des plantes aussi, parfois fort bizarres, certaines paraissant des algues marines un peu raffermies par un séjour hors de l’eau, d’autres les cheveux verts de fées tombant le long des meubles. La plus grande, aux larges feuilles, déployait d’éclatantes coroles rouges où pointait un pistil qu’on devinait sensitif. Il régnait là un désordre rangé, comme si quelqu’un avait fébrilement cherché ici quelque objet, sans pour autant rien déplacer. Un désordre subtil comme dans un décor de film, et pourtant naturel. Un désordre où, en faisant l’amour, nous pourrions soudain sentir sous nos corps un livre oublié entre les draps du lit ou les coussins du canapé, en lire le titre en riant avant de le jeter de côté et de le laisser là, parfois des jours durant, sans songer à le ramasser. Un désordre, en somme, érotique.
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Dans la chaleur
dans la fièvre
les côtes éclatent

Sous l'écorce des jeunes arbres
des grillons s'alarment
comme pour une apocalypse réticente
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Extrait 2 : Index librorum prohibotorum


B/

Le libraire se lève, boitille jusqu’à Matías Vázquez de Tormes, se présente à mi-voix : il est Bartolomé Borja, imprimeur-libraire, et tient sa librairie à la disposition du Saint-Office pour l’inspection. Il attend que l’inquisiteur soulève la peau de chamois, le questionne sur ce qu’il écrivait, l’emprisonne peut-être. Mais l’inquisiteur ne bouge pas, ne demande rien. Il est pensif ; il observe Bartolomé Borja avec attention. Le libraire n’a pas, ici, ce regard fou que Matías lui a vu si souvent devant le feu ; ses yeux sont vides plutôt, n’exprimant rien, sauf peut-être un fond de peur assez bien maîtrisée. Bartolomé, lui, pense à la peau de chamois, aux feuillets qu’il y a sous elle, à ce qu’il y a, écrit, sur ces feuillets. Il pense aux geôles où n’entre aucune lumière ; il pense à la Question et ses ustensiles atroces ; il pense, soudain, au bûcher, et un frisson d’horreur mêlée d’une douceur étrange monte au long de son dos.
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Extrait 1 : Éros sonore


A/

Je me souviens d’un matin d’hiver où je m’éveillai dans un état étrange. Quelque chose avait changé. L’atmosphère était trouble, ouatée, les bruits de la rue me parvenaient comme feutrés, amortis par un lourd rideau, gourds. Je regardai le dos nu de Zoé, que je croyais endormie, à voir la respiration calme qui écartait légèrement ses omoplates. Mais elle ne dormait pas. Elle écoutait. Lentement elle se retourna, les yeux grands ouverts, cherchant à voir si j’avais entendu, moi aussi. Elle me dit, très simplement mais avec un air infiniment sérieux de devineresse : c’est la neige.
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Tous les huit se tiennent devant un mur blanc. Deux femmes en tablier, avec chacune un nourrisson dans les bras, et trois gaillards penchés au-dessus d’un homme à genoux.

Tous les trois rient, peut-être parce que l’homme agenouillé fait le pitre en pissant sur des fourmis. Ou bien parce que, goguenards, ils s’apprêtent à le rouer de coups ; alors les femmes se détournent en serrant leur petit.

Pendant ce temps, le mur derrière eux se décrépit lentement, de fins éclats blanc cassé s’en détachent et tournoient dans le vent, presque comme s’il neigeait.
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Extrait 2 : Index librorum prohibotorum


A/

Matías entre dans la librairie. Le libraire, qui relève la tête et voit avec effroi entrer le licencié Matías Vázquez de Tormes, Inquisiteur du district, dissimule très vite, sous une peau de chamois, les feuillets sur lesquels il écrivait. Ce fut un éclair. Matías, qui voit tout, a vu le geste, il a vu les feuillets. Le libraire le sait. Mais Matías a surtout vu le visage du libraire et la surprise lui ôte, pour un instant, son assurance : ce libraire, c’est l’homme accourant, éperdu, à chaque bûcher, l’homme prostré et jouissant près des flammes, l’homme qui dévore les feux d’un regard fou. Il reconnaît ces traits qui le hantent, dont il a rêvé toute une nuit présidée par le Malin, le corps chétif derrière la table aussi, les cheveux couleur de cendre.
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    Dans les spires


    Extrait 1

    Il avait toujours été dans le bâtiment.
Couvreur,  comme son père et comme son grand-
père. Cigarette aux lèvres, les manches de son bleu
retroussées jusqu’aux coudes, il posait une à une les
tuiles,  agenouillé comme pour un office sacré.  Il
aimait à songer que, sous ces toitures posées de ses
mains un  peu  partout  dans  la ville,  des  gens
vivaient,  célibataires  ou en famille, heureux  ou
malheureux, et lui recouvrait tout cela d’une couche
étanche.
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Extrait 1 : Éros sonore


B/

En ouvrant les persiennes, je découvris l’épais matelas blanc qui durant la nuit avait recouvert les toits, les voitures, la rue. De mon lit, blottis l’un contre l’autre, mon ventre tout contre son dos, nous apercevions un arbre dont chaque branche était surlignée de blanc, et qui bougeait un peu. Chaque voiture qui passait, en bas, paraissait rouler avec des pneus de coton. Zoé fixait, par la fenêtre, le ciel et l’arbre blanchi, les coins de la vitre embués par le secret travail du gel. Puis elle se tourna vers moi.
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