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Citations de Gazette des Beaux-Arts (20)


Bien que les moeurs et les faits de l'art au XVIIIe siècle aient été, plus qu'au précédent, de nature à stimuler l'esprit d'observation et la verve des dessinateurs satiriques, trop souvent encore ceux-ci se renfermèrent dans les limites étroites d'attaques personnelles, aussi triviales dans le fond que dans la forme. C'est ainsi qu'ils prirent invariablement pour type de l'ignorance et de la stupidité l'âne, cet excellent âne, à qui ses longues oreilles prêtent bien quelque ridicule, mais qui rachète, à nos yeux, ce défaut par la finesse méditative de son regard et la philosophie de son allure. Parfois cependant, ils surent profiter avec quelque esprit des piquantes occasions que devaient fréquemment faire naître les expositions de peinture au Salon du Louvre, régularisées vers le commencement du siècle et a la série des pièces relatives à ces salons aurait ? peut-être mérité un chapitre spécial, si, pour ne pas interrompre l'ordre chronologique, nous n'avions préféré les citer chacune à sa date.
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Le chapeau de paille par Rubens
Le type de Mlle Lunden pourra ne pas plaire à tout le monde; mais il est frappant et original. Un beau front bien modelé, des yeux énormes avec des sourcils touffus,.un nez régulier, mais un peu fort, une jolie bouche et un élégant ovale composent un ensemble attrayant, que rehaussent la blancheur de la peau, l'éclat du teint et la finesse des carnations. Elle semble réfléchie, attentive, défiante même et timide, portée à observer les gens qui l'approchent et à se tenir sur la réserve. Le grand chapeau orné de plumes qui ombrage le haut de sa figure, qui abrite, pour ainsi dire, ses yeux et son regard, avive, rend plus frappante cette expression inquiète et soupçonneuse.
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Comme la plupart des musées de province, le musée de Marseille est d’origine révolutionnaire. Il semble que la Révolution ait voulu compenser les désastres causés par les excès de ses fanatiques aux monuments de notre art national, en nous léguant les musées qui n'étaient possibles que par elle. Avant 1789, il existait en France des galeries d'amateurs, il n'existait pas de musées. Les objets d’art n'avaient pour garant de leur conservation que l'intérêt de la propriété ou le plaisir de la jouissance. Le roi lui-même ne possédait des tableaux qu'en sa qualité d'homme le plus riche de France, au même titre qu’il possédait une ménagerie d’animaux rares. C'était affaire de curiosité. Mais on ne songeait pas à l'utilité de conserver des objets d'art dans un but d'enseignement, pas plus qu'à celle d'entretenir des animaux exotiques dans un but d’acclimatation et de reproduction.

L'idée de l’utilité des œuvres d’art, idée conservatrice s’il en fut, est donc une idée révolutionnaire. Le 6 frimaire an VII, Heurtaut de La Neuville demanda au conseil des Cinq-Cents la fondation dans les provinces d'écoles de peinture, de sculpture et d'architecture, ainsi que l’établissement d’un dépôt d'objets d’art auprès de ces écoles. Telle est la première date de l’histoire des musées de province.
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La saison des ventes s'annonce bien ; pondant les premières vacations qui l'ont inaugurée et en dépit de toutes les circonstances qui semblent si peu favorables à un grand mouvement d'affaires, les prix de vente se sont bien maintenus. Si on les compare à ceux des années qui ont précédé les événements de 1870, on ne verra pas sans quelque étonnement qu'ils ont dépassé souvent ceux des belles époques des ventes de l'hôtel Drouot.
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Les grandes collections étrangères : M. John W. Wilson (extrait)
Dans son Cache-Cache, Fragonard a plus de vérité, de piquant et de ragoût, sans avoir moins de grâce. Il est vrai que ce Cache-cache est un Fragonard exceptionnel, au titre le plus fin et qui laisse bien loin les minauderies érotiques auxquelles le peintre abandonna son étonnante facilité. Dans une cour, à l'entrée d'une ferme, au milieu d'un fouillis d'accessoires spirituellement traités, un petit bambin presque nu s'essaye à marcher, et, repoussant son frère aîné qui le soutient, cherche sa jeune maman ou sa grande soeur qui se cache en souriant derrière la porte de la métairie.
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Le nom glorieux de Véronèse, que saluent aujourd'hui tant de chaleureuses acclamations, n'a pas toujours obtenu en France le même honneur. Il a fallu bien du temps à notre critique, plus volontiers préoccupée, du sens moral des oeuvres d'art que de leur beauté pittoresque, pour entrer dans l'intimité de ce fier génie et comprendre un maître qui, épris avant tout des magnificences de la vie extérieure, paraissait s'inquiéter si peu des conditions littéraires de la peinture, de la vérité historique et même de la pensée ou de l'émotion. Nous aimons fort en France les idées clairement exprimées,nous n'admettons la fantaisie qu'autant qu'elle est raisonnable, et nous demandons de la logique et peut-être un peu de philosophie, même à ces décorateurs vigoureux ou charmants qui font vivre sur les murailles et aux plafonds des palais les lumineuses créations du caprice. Les peintres de Venise, qui ne savaient pas notre goût et qui ne l'eussent point compris, ne se mirent jamais en peine pour satisfaire à ces exigences. Paul Véronèse y songea moins que tout autre. Il était splendide, il avait la puissance et la grâce, il combinait savamment des couleurs et des formes, et, lorsque après avoir, depuis l'aube jusqu'au soir, travaillé aux Noces de Caria ou au Repus chez le Pharisien., il descendait de son atelier pour embrasser sa femme et ses enfants, il croyait naïvement avoir bien employé sa journée, et il s'endormait avec cette sérénité de l'ouvrier qui a fait sa tâche et qui est sûr de l'avoir bien faite.
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Grammaire des arts décoratifs par Charles Blanc (extrait)
Les reines avaient donné l'exemple. Isabelle en Espagne, Catherine de Médicis en France, Catherine d'Aragon en Angleterre, sans. parler de Marie Stuart, pour qui le fil et la soie furent des compagnons de captivité, étaient des ouvrières habiles et très-diligentes qui enseignaient l'art de l'aiguille aux jeunes filles de la cour. Il est même probable que la dentelle fut inventée dans un de ces ateliers où les grandes dames préparaient les triomphes de leur coquetterie et de leur élégance.
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L'esprit français a de terribles exigences : il ne s'intéresse à un art que lorsqu'il le voit progresser ou du moins changer sans cesse; dès qu’un résultat connu se produit et se répète , dès qu'une école s’immobilise, l'attention publique se lasse et la curiosité se porte ailleurs. Notre inconstance en est venue au point de dédaigner la gravure, ce grand art, qui fut naguère une des gloires du pays et qui compte encore parmi nous de si savants praticiens. Nous croyons sincèrement que le patient effort du burin moderne est digne d’une attention meilleure, et nous avouons naïvement avoir étudié avec un vif intérêt les gravures exposées au Salon.
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L'inquiétude des intelligences et la lutte des méthodes hostiles, que nous avons dû signaler en rendant compte de l'exposition de peinture, ne sont guère moins visibles dans les genres secondaires qui s’y rattachent : le dessin, l’aquarelle, le pastel, la miniature. Ici encore, les écoles se disputent et se contrarient. Bien que les ambitions soient moins hautes, les cadres plus restreints, c’est la même incertitude, c’est toujours la confusion des langues. Mais que de talent, que d'esprit du moins, déployé dans ces œuvres du crayon ou de la plume, dans ces aquarelles gouachées avec le brio de la fantaisie en liesse, ou caressées patiemment avec la sincérité des anciens enlumineurs de missels! Si, lorsqu'elle arrive devant ces productions intéressantes, la critique n’était pas un peu lassée de ses promenades antérieures, elle y trouverait sans doute plus d’une occasion d'admirer, et peut-être aussi de se plaindre.
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Novembre 1862
On annonce le retour à Paris de M. Eugène Delacroix, après un voyage en Italie de quelques semaines. C'était, dit-on, le premier voyage de l'illustre peintre dans ce pays.
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Vint la paix de 1853, date importante à signaler! L'Angleterre allait donc pouvoir librement mêler sa vie à celle du continent! Comment l'art 'n'aurait-il pas gagné à un de ces grands mouvements qui, rapprochant les peuples, font jaillir de ce contact mille étincelles ? Rome, Paris, Naples, Athènes, Vienne, Dresde, sont, dès ce moment, inondés par des flots d'Anglais; les routes se couvrent de touristes enthousiastes; les artistes qui sont allés chercher l'inspiration au loin, rapportent de la contemplation dés chefs-d'oeuvre étrangers un trésor de souvenirs fécondants et d'idées neuves; la liste des noms illustres s'enrichit d'autres noms; des institutions nouvelles naissent dans toutes les villes principales du Royaume-Uni; des expositions annuelles s'y organisent; des musées et des galeries publiques s'y forment: c'en est fait, fart va se trouver acclimaté parmi les brouillards de la Tamise, de la Tweed et du Shannon.
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La Gazette des Beaux-Arts s'est donné pour programme de s'occuper exclusivement des questions qui se rattachent aux arts plastiques, et Dieu merci, ce domaine est assez grand, puisque nous l'avons étendu jusqu'aux dernières limites de la curiosité. Nous ne pouvons songer à en sortir que pour toucher de temps à autre à ces considérations élevées qui embrassent tous les arts dans leur fraternité philosophique. C'est donc par exception que nous dirons un mot aujourd'hui de M. de Bulow, gendre de Liszt, qui a entrepris de faire admirer aux Français les morceaux de son maître et ami, Richard Wagner, et ceux de la dernière manière de Beethoven, et que l'on entendra, le 17 avril, dans les salons de Pleyel.
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Rembrandt dut à son obscure naissance et à son contact perpétuel avec la réalité, d'entrer dans l'art par la porte la plus sûre, et d'ignorer au début ces conventions qui gâtent si souvent les dons de Dieu. L'observation fut son premier talent. Revenu de chez Pinas au moulin paternel, il commença par étudier sur sa personne toutes les variantes de l'humanité, de même que Vélasquez les étudiait dans le même temps sur son esclave Paréja. Il fit son portrait plus de cinquante fois dans tous les costumes imaginables. Il se peignait aujourd'hui sous le chapeau d'un paysan grossier, demain avec l'élégance d'un gentilhomme, la fine collerette, la toque à plumes d'autre fois en chef de brigands tenant-en main un sabre flamboyant, un oiseau de proie; ou bien au chevalet de l'artiste, dessinant la nature et la pénétrant du regard; le plus souvent nu-tête, dans le désordre de sa chevelure d'un blond ardent, semblable aux rayons ondoyants qui encadrent la figure du soleil. Et il varia les expressions de son visage au moins autant que les ajustements de son habit, de façon qu'il pût y saisir les traits qui décident du caractère d'une tête, ceux qui expriment la douleur, la joie, le contentement de soi-même, la rudesse, la fierté, la moue, le mépris. Mais, dès le commencement, il laissa percer, dans ses croquis les plus simples, quelque chose de personnel, une originalité puissante qui tranchait avec la naïveté des autres maîtres hollandais. A peine eut-il vu la nature qu'il la comprit à peine l'eut-il comprise qu'il y mêla sa fantaisie. Le feu de sa plume la finesse de son pinceau, l'étrange vivacité de sa pointe de graveur, donnèrent à chaque objet un accent imprévu. Son imagination jetant un voile entre la .nature et lui, ennoblit la vulgarité même; ses moindres études portèrent bientôt le cachet du maître, l'empreinte du génie.
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C'est pour leur constituer un organe que nous avons fondé la Gazette des Beaux-Arts. Sur les ailes de cette feuille volante leurs pensées se répandront, non pas en Europe, mais dans le monde entier, dans ce monde qu'a rapetissé la grandeur de l'homme, et qui, aux yeux de notre philosophie nouvelle, n'est plus qu'une province de ses royaumes futurs. En supprimant les distances, le génie humain a condamné les ténèbres à disparaître de la surface du globe. Et comment les dissiper, si on ne commence par faire briller les notions du beau? Comment rendre aimable la vérité,, si ce n'est au moyen de l'art, qui en est la grâce?
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La gazette des Beaux-Arts, que nous fondons aujourd'hui, n'eût pas été possible il y quinze ans; elle n'aurait pas eu alors huits cents souscripteurs : maintenant, si elle est faites comme nous le comprenons, elle en peut avoir facilement dix mille.
D'où vient ce changement, et que s'est-il passé dans le monde? Comment s'est formé en si peu de temps cet immense public, si prompt a s'intéresser aux choses d'art? Ce n'est pas, sans doute, que nos organes aient acquis une délicatesse imprévue, que notre esprit se soit tout à coup raffiné la France est depuis longtemps la nation le mieux façonnée à toutes les jouissances du goût; mais, il y a quinze ans, le public regardait ailleurs. Les grands artistes de la tribune, de la politique, de l'histoire, occupaient alors toute la scène, et l'art n'était qu'un agréable intermède dans ce drame émouvant des intelligences en rivalité, en lutte et en'action. Que d'événements, depuis, ont détourné le cours de nos idées!
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LA GRAVURE EN FRANCE
L'histoire de la gravure débute en France par un jeu de cartes; singulier
symptôme de la légèreté particulière à notre cher pays, où la fortune a des caprices plus bizarres que partout ailleurs, où le sort de la chose publique tient souvent à un coup de dés. S'il est vrai que les cartiers furent les premiers imprimeurs, et que leur fabrication comportait en même temps des figures emblématiques pour l'usage du jeu, et des figures de saints
pour l'usage de la dévotion, la France peut se flatter d'avoir produit des estampes aussi anciennement qu'aucun autre pays, car elle possède les documents les plus anciens peut-être touchant les jeux de cartes.
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Le règne de Louis XIV a vu surgir une multitude d'institutions qui ont duré et qui furent encore: c'est leur plus grand éloge et le meilleur témoignage de leur utilité. Lorsqu'une oeuvre humaine a traversé des désastres politiques et financiers comme ceux des dernières années du grand roi, de la minorité de Louis XV et de la Révolution, sa vitalité est surabondamment démontrée. Son état peut se modifier ; elle peut même vaciller sur ses bases : les secousses ne font que la consolider, et, justifiée par l'expérience, elle demeure. Tel est le cas de la célèbre Académie de France, fondée à Rome par Colbert, et qui depuis deux cents ans a donné au monde tant de grands artistes. Personne cependant n'a, jusqu'ici, scruté d'une manière approfondie les annales de cet établissement, et l'on a cru qu'à l'instar des peuples heureux il n'avait point d'histoire.
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A mon tour je veux célébrer un peu cette peinture d'un caractère si profond, d'une exactitude si prodigieuse. Ah! les honnêtes gens que ces peintres du XVe siècle! et comme ils pratiquaient leur art en conscience! Bien d'approximatif, pas de dissimulation ni de réticence. La réalité, je dirais volontiers cruelle, dans la forme qui se voit, et en même temps la pénétration de l'être qui se manifeste si individuellement. Quand on a vu un portrait de van Eyck , un portrait de son illustre contemporain Masaccio, un portrait de son élève Antonello de Messine, on connaît leur homme pour toujours.
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Nous parlerons tout d'abord d'un portrait de Jan van Eyck...
Modelée en pleine lumière, à peu de frais, dans un faire un peu sec qui rappelle beaucoup, par l'exécution comme par le style, le portrait du chanoine van der Paele dans le tableau vôtif du musée de Bruges, la tête est une merveille par ses accents de vie. Peinte d'après nature, avec une vérité saisissante, sans aucune idée d'embellir le modèle, et avec la volonté bien arrêtée de n'omettre aucun des mille plis de la peau, il doit être facile d'établir l'identité du personnage, si toutefois il existe de lui un second portrait authentique...
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La première oeuvre d'orfèvrerie qui nous soit. connue est l'anneau du roi Ethelwolf ou Ethelwuif, qui mourut en 855. Ce bijou est conservé au British Museum. Albert Way l'a étudié dans l'Archeological Journal; l'abbé Texier l'a fait graver, assez grossièrement, il est vrai, à la fin de son Dictionnaire d'orfèvrerie chrétienne. On en trouvera une reproduction en couleur dans un livre auquel nous ferons plus d'un emprunt, les Dresses and decorations of the middle ages, par Henry Shaw (1858) enfin on en peut voir ici une gravure nouvelle. L'anneau d'EthelwuIf, de ce roi lointain, qui nous apparaît à peine dans les brumes de l'histoire, nous révèle un fait important le goût et la pratique de l'émaillerie au début d'une époque naïve et déjà savante.
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