Antoine-Philippe de La Trémoïlle de Talmont avait environ trente ans quand
il arriva à Florence en 1768 peu de temps avant Noël. Une neige légère et mouillée
tombait du ciel. Les fenêtres des palais florentins semblaient pleurer et cela conférait
un air fantastique aux lumières des illuminations de fête.
Ce jour-là à partir de sept heures du matin tout était sens dessus-dessous dans notre maison de Paris sur la Place Vendôme.
Habillée dans une robe de chambre à peine nouée, pieds nus, je courais dans les étages en essayant d’avoir l’œil sur tout, de tout vérifier ; mes cheveux épais voltigeaient en tourbillon autour de moi, ce qui enveloppait mes épaules nues d’un nuage de fraîcheur.
Ce n’était pas une mince affaire, il s’agissait de ma présentation à la cour ! Le premier bal à Versailles ! Cela n’arrivait qu'une seule fois dans la vie.