« Un soir, au moment de se mettre au lit, Weng entendit des sons s’échapper de son « kin ». Il ne vit rien et crut que c’était un domestique qui avait touché l’instrument. Mais le même phénomène se reproduisit trop souvent ; il entendit jusqu’à un air complet de son répertoire et, lorsqu’il entra avec une lampe, personne ne se trouvait là. Il se dit alors que c’était quelque esprit, qui désirait apprendre la musique. Aussi, tous les soirs, il jouait comme s’il donnait une leçon : puis, il laissait l’instrument et entendait parfaitement la répétition, exécutée par son élève invisible.
En Chine, nous n'avons pas de théâtres dans le genre de Robert-Houdin. Le faiseur de tours opère donc sur les places publiques, comme ceux de ses collègues que nous voyons ici, à la foire de Neuilly. Lorsque les familles donnent des fêtes, on invite souvent le prestidigitateur à venir varier les plaisirs par ses tours, toujours applaudis.
Le magicien est, en même temps, acrobate et remplit à merveille l'une et l'autre de ces fonctions. L'adresse proverbiale de nos artistes en ce genre est réellement stupéfiante.
En général, c'est par les tours d'acrobatie que s'ouvre la séance ; après avoir avalé des sabres, jonglé avec des poids et s'être livré à d'autres exercices de même genre, l'acrobate se transforme en magicien. Il dépouille sa robe, la jette par terre et demande aux spectateurs de lui dire quel objet ils désirent voir apparaître.