Ce livre est sorti finaliste d'un concours littéraire "Les Bleuets" qui vise à récompenser un roman situé dans le Nord de la France lors de la Première Guerre mondiale. Le jury en était présidé par la célèbre Annie Degroote, l'auteure d'entre autres "Les filles du Houtland", "Le coeur en Flandre" et "Les racines du temps" et à qui il est grand temps que je rende un hommage comme elle le mérite.
L'encre de son diplôme de journalisme est à peine sèche, lorsque la jeune Catherine, 23 ans, décide de tenter sa chance d'écrire un important article qui restituera les années de guerre de l'unique survivante de ce premier massacre mondial : Jeanne Dewilde (ou Lesauvage en Français), née avec le siècle, le 3 août 1900 à Wemaers-Cappel, dans le haut nord de la France, entre Dunkerque à 30 et Lille à 55 kilomètres.
Très proche, en fait, d'Ypres en Belgique, l'épicentre des grosses tueries de 1914-1918.
À 13 ans, la petite Jeanne est envoyée par ses pauvres parents à faire la bonniche dans une famille de Lille. Une mission pas trop désagréable, lorsque au bout de même pas un an la Grande Guerre éclate. Dans la ville proche d' Hazebrouck, notre gamine est affectée comme servante et aide-soignante à l'institut scolaire Saint-Jacques, transformé en hôpital militaire. Dynamique et intelligente notre Jeanne y apprend des tâches normalement réservées à des infirmières diplômées et ...l'Anglais, parmi soignants et blessés de l'armée britannique.
Un jour se pointe à son service un beau jeune homme rebelle, qui refuse une piqûre de morphine pour se faire extraire une balle allemande dans son avant-bras. Ce jeune soldat a peur qu'on l'ampute... et s'appelle Louis Ferdinand Destouches, devenu célèbre sous le pseudonyme, emprunté à sa grand-mère, de Louis-Ferdinand Céline (1894-1961). Entre ce garçon blessé de presque 20 ans et notre gamine de 15, c'est tout de suite la sympathie réciproque. Et Jeanne est triste lorsque le futur médecin et grand écrivain est transféré d'Hazebrouck au Val-de-Grâce.
Peu après, notre héroïne passe sous le contrôle d'un autre homme remarquable : l'abbé Jules-Auguste Lemire (1853-1928). Avec sa belle écriture et ses notions d'Anglais, Jeanne est bombardée secrétaire de ce fervent défenseur d'un catholicisme social, maire-député d'Hazebrouck et fondateur du journal "Le Cri des Flandres".
Quoiqu'un peu craintive, mais fort impressionnée par ce personnage admirable, elle se met au boulot avec enthousiasme. Son seul embarras est l'énorme machine à écrire américaine Remington, dont ni Lemire, ni son ancien secrétaire, ne sait comment se servir. Grâce à son Anglais, Jeanne réussit à déchiffrer le mode d'emploi et à transcrire les notes disparates de l'abbé, à la stupéfaction générale, gentiment en clair, d'abord très lentement, puis de plus en plus rapidement.
Cette expérience glorieuse touche, malheureusement, aussi relativement vite à sa fin, car Lemire, qui est déjà souvent attaqué pour ses idées progressives, a peur d'un scandale imaginé par ses ennemis politiques, du genre : ecclésiastique emploie chez lui une jeune vierge !
En 1917, Jeanne rencontre le peintre irlandais, Sir William Orpen (1878-1931), le grand portraitiste de cette guerre et l'auteur du fameux tableau de la signature du traité de paix dans la galerie des Glaces à Versailles, le 28 juin 1919. C'est d'ailleurs la reconnaissance par Catherine de la toile d'Orpen dans sa chambre de la maison de retraite de Cassel, sur laquelle figure Jeanne, qui décide cette dernière à raconter à la journaliste du quotidien "La Voix du Nord" sa guerre. Un fait qui étonne tout le monde, car Jeanne, vu son grand âge, n'aime plus parler.
Ce que d'autres Jeanne récite à Catherine, à vous de le découvrir dans ce petit opus de 206 pages. Comme l'auteur du commentaire du livre sur Babelio résume la vie et l'oeuvre des auteurs de ce roman historique, je vous y renvoie. De Geneviève Reumaux et René Charlet j'ai lu leur policier de 2013 "Via Crucis" ou le chemin de croix d'un homme qui a tué l'amant de son épouse : légitime autodéfense ou crime passionnel ? Une histoire sans prétentions historiques bien sûr, mais rondement menée.
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Un bon petit roman régional, facile à lire et qui reflète bien la vie dans les Flandres au 19ème siècle. L'auteur s'attarde sur une famille de fermiers. La ferme reviendra au fils, Pierre. Quant à sa soeur, Constance, elle est envoyée au couvent. Malheureusement, la vie au couvent n'est pas faite pour elle, elle est renvoyée, accompagnée de son amie, Sophie. Toutes deux vont vivre ensemble à Cassel, dans la petite maison où les parents de Constance ont fini leur vie. Constance et son amie gardent un profond respect envers la religion mais ne peuvent s'empêcher de s'aimer, malgré les commérages des villageois. C'est un soulagement pour Pierre quand Sophie décède suite à une maladie. Constance vit isolée et avait commencé une relation épistolaire avec un prêtre, Théodore, qu'elle avait rencontré et à qui elle pouvait se confier. Mais cela aussi elle a dû y mettre fin, les rumeurs allant bon train. La liberté étant nécessaire chez elle, elle décide de rejoindre Théodore à Lille, qui a renoncé à la religion. Ils vont vivre plusieurs années ensemble mais lui aussi décède. Constance revient alors à Cassel mais décède à son tour, bien jeune. L'auteur s'intéresse alors à sa nièce, Clémence, qui est entrée au couvent avec ses soeurs. Un grand bien pour la famille, la ferme restera entière dans les mains du frère... C'est Clémence qui relèvera finalement l'honneur de la famille. Quant à ses soeurs, elles suivront un autre chemin.
Un joli roman qui montre la place des femmes et de la religion dans la société de l'époque.
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Ce n'est pas un roman policier où domine l'action, mais plutôt un roman d'atmosphère à la Simenon, avec une description très bien rendue d'un univers sombre.
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Une classe visite une ancienne abbaye de Bergues; les enfants sont surtout attirés par les souterrains. L'intrépide Mayou a disparu. La gendarmerie la retrouve: elle cherchait le souterrain; elle va chercher encore avec ses amies. mais elles vont découvrir une petite fille apeurée Zohra dont les parents sont partis; elle survit dans un abri de fortune et se nourrit difficilement; elle est étrangère, réfugiée, sans doute sans papier.
"Il y avait la guerre. On n'avait plus de maison. On est partis, avec mes parents et mon petit frère. On a marché longtemps, on a traversé des pays. On a pris un bateau sur une mer avec plein de monde. Et puis on est arrivés quelque part où il y avait des tentes. Mes parents sont allés chercher des papiers et ils ne sont jamais revenus."
Zohra ne sait pas d'où elle vient; elle sait un peu de français pour l'avoir appris dans son pays. Les filles ne veulent pas tout de suite avertir la police; Zohra prend une douche plus que nécessaire, mange et s'endort. Mayou veut chercher les parents.
Les enfants visitent les jungles sans succès mais Elias accepte de cacher la petite pour peu de temps; il est syrien et on découvre que Zohra vient aussi de ce pays.
Les enfants vont de groupe en groupe et apprennent le nom de famille de la petite syrienne; les parents sont peut-être dans un centre de rétention qui ressemble beaucoup à une prison. Zohra va-t-elle retrouver ses parents?
Le poisson est un peu noyé si on voulait attirer l'attention des enfants sur la misère des migrants. Pas trop crédible; j'ai préféré Zamir de J Wouters
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Une assistante sociale dans le milieu agricole dans la Flandre semble avoir un admirateur indésiré. Le commissaire Pedri sent un mauvais vend venir, il va falloir trouver cette personne avant qu'un malheur arrive ...
Pour un premier roman, j'ai été déçu. Çà traine en longueur et l'histoire est plate comme la Flandre. Dommage ! Certains problèmes de nos agriculteurs y sont pourtant bien aborder...
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