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Citation de AuroraeLibri


Mais ces paysans qu'elle connaissait si bien, elle les aimait aussi. Elle avait vécu parmi eux les années de son enfance, et elle avait trouvé près d'eux des joies simples et sereines. Elle ne devait jamais l'oublier. Elle ne devait jamais se séparer d'eux pour de trop longues périodes, et chaque fois que la vie de Paris lui avait apporté de nouvelles occasions de souffrir, elle était retournée auprès d'eux pour se reposer et pour guérir.
Elle les aimait. Elle aimait leur courage tenace, leur prudence. Elle savait que leur sagesse était fondée sur une longue expérience, et que s'ils se montraient habituellement méfiants, c'était pour avoir appris que le danger est partout dans l'existence de l'homme et que les belles paroles cachent trop souvent un piège. Dans ces vies simples elle discernait une grande noblesse. Une noblesse qu'à coup sûr elle n'avait pas rencontrée à Paris. Elle n'avait vu dans la société parisienne que mensonge et fausseté. Partout l'artifice, les simulacres d'amitié., l'étalage de sentiments feints. Partout de vaines agitations en vue de conquérir une gloire également vaine. Sand avait pu mesurer la distance entre ce monde livré à l'imposture et le monde paysan, frustre sans doute, mais sérieux, honnête, respectueux de l'effort, et dont la vie laborieuse, liée au rythme de la nature et des saisons, s'imposait comme une sagesse.

Introduction
par Geneviève van den Bogaert
(édition GF Flammarion)
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