Georges Bellerive

La publication d'un livre par un auteur féminin, à une époque où la littérature féminine était à peu près inconnue, n'était pas un événement ordinaire. Aussi lorsque Laura Conan publia, en 1879, Un amour vrai, le premier roman écrit au pays par une main féminine, causa-t-elle une surprise. Quel était, se demandait-on à Québec, cet écrivain qui faisait ainsi une intrusion aussi osée dans le domaine des lettres, jusque là réservé aux annalistes de nos communautés religieuses et aux hommes cultivés ? On apprit bientôt que c'était une jeune fille modeste et pieuse, vivant au village de La Malbaie, et l'on s'aperçut qu'elle était douée d'un beau talent et était destinée à se créer une réputation enviable dans le monde des lettres.

De tous nos anciens artistes-peintres, Joseph Légaré est certainement celui qui mérite le plus la considération de ses compatriotes. En effet, il est le seul artiste-peintre de Québec qui a conquis par ses oeuvres l'admiration de ses contemporains sans avoir eu l'avantage d'aller étudier en Europe sous la direction de maîtres reconnus, et sans même avoir eu de professeurs attitrés à Québec pour le conseiller. Seul il se perfectionna dans son art et réussit, à force d'énergie, de persévérance, de longues années d'étude et de pratique à atteindre le succès.

PIERRE PETITCLAIR
Il est difficile d’affirmer quel fut le premier auteur dramatique canadien français. Il est cependant plausible de croire que le premier auteur fut Pierre Petitclair, employé comme copiste au bureau de M. Archibald Campbell, notaire à Québec, et plus tard précepteur au Labrador où il écrivit plusieurs études originales et où il mourut célibataire, en 1860, à l’âge de 47 ans. Il est l’auteur de deux comédies ; l’une intitulée Griphon ou Vengeance d’un valet, comédie en trois actes, publiée en 1837 ; l’autre, intitulée : La Donation, comédie en deux actes, parue dans Le Répertoire National de 1842.

ANTOINE GÉRIN-LAJOIE
A vingt ans, en 1844, Antoine Gérin-Lajoie faisait représenter au Séminaire de Nicolet, où il était élève finissant, sa tragédie en vers, en trois actes, intitulée : Le jeune Latour. Cette pièce est d’une inspiration toute cornélienne. Elle nous met en présence d’un jeune héros à qui l’honneur, la justice, le devoir, la foi jurée, commandent de tout sacrifier, même l’amour filial, afin de rester fidèle à la France, à son roi, à son coeur et à sa foi.

Ils furent à la tâche à une période la plus difficile de notre existence nationale, à une époque où le culte de l'art n'était pas dans les préoccupations de la race mais d'un très petit nombre composé de quelques curés de nos villes et de nos campagnes et de quelques marchands favorisés de la fortune, à l'encontre de ce qui se passe aujourd'hui où les arts captivent même l'attention de la foule.

LOUIS.-H. FRÉCHETTE
En outre de ses ouvrages de poésie, qui lui ont valu une si belle renommée, Louis Fréchette a publié plusieurs pièces dramatiques. En 1871, il publia Félix Poutre, et en 1880, Le Retour de l'Exilé, et Papineau, puis vers 1890, il publia Veronica.